SINGER/SONGWRITER: Rythme et rasta

John Butler, le virtuose australien de la guitare acoustique, vient pour faire groover l’Atelier.

De l’underground au mainstream…
pour finalement atterrir sur les
planches de l’Atelier.

L’avantage chez John Butler, c’est qu’avec lui les choses sont claires : il n’y a pas lieu à se demander à quel courant il peut bien appartenir aujourd’hui, inutile de feuilleter les magazines branchés pour retrouver ses dernières lubies vestimentaires ou la presse people pour le voir embrasser tel ou tel starlette à la mode. C’est un musicien, un guitariste, un songwriter et fin de l’histoire. Dans un business où chaque saison apporte son lot de groupes branchées plus intéressés par la déconstruction de la musique que par sa composition, un John Butler réduit la musique à ce qu’elle a de plus essentiel : une suite d’accords sur une guitare sèche, des paroles, un groove.

Cette concentration sur l’essentiel lui vient sans doute de ses débuts. Il trouve son premier public dans les rues de son pays d’adoption, l’Australie. Sa première cassette auto-produite (qui comporte essentiellement des morceaux instrumentaux), se vend à 3.500 exemplaires. Grâce à cette expérience encourageante et inspiré par des artistes comme Jeff Lang ou Tommy Mc Manus, il commence à travailler sa voix et devient singer-song-writer. En parallèle, il expérimente avec des open-tunings (des accordages alternatifs de sa guitare) et des techniques comme le slide. La virtuosité de son jeu lui sert à interpréter des styles assez classiques, le folk, le blues ou le funk – et même sa stratégie business se veut similairement épurée. En effet, l’Australien aux longs rastas décide dans un premier temps de rester indépendant en fondant sa propre maison de disques Jarrah Records. C’est sur son label qu’il sort « Three » le premier album enregistré avec son trio fraîchement fondé.

Après s’être imposé dans les circuits indépendants down-under, le reste du monde n’apprendra à connaître le John Butler Trio que grâce au prochain CD « Sunrise over Sea ». Pour assurer la distribution à travers le globe, John Butler doit néanmoins se résoudre à signer avec une « grande » maison de disques, Lava Records – en se réservant le contrôle artistique absolu et le droit de faire imprimer le matériel promotionnel sur du papier recyclé.

Butler est un artiste engagé : dans ses textes, il est plus souvent question de politique ou d’écologie, que d’histoires sentimentales ou d’épisodes autobiographiques. Et il ne se contente pas de faire de beaux discours : avec son épouse Danielle Caruana, il fonde le JB Seed Arts Grant qui encourage la diversité sociale, culturelle et artistique de la société australienne. De plus, il donne une grande partie des bénéfices de ses tournées pour diverses bonnes causes.

En 2007, le John Butler Trio, qui en dehors de son leader compte aussi Shannon Birchall à la basse et Michael Barker à la batterie, sort « Grand National », son dernier album en date. Le titre fait référence à l’instrument qui a lancé la carrière de Butler : une guitare resonator des années 1930, qui appartenait à son grand-père et dont il avait hérité en tant qu’enfant.

Pour le groupe, ce disque marque un tournant. En effet, Butler a dû essuyer des critiques particulièrement cinglantes de la part de ses fans, qui lui reprochent de s’être finalement plié aux lois du mainstream. Mais en même temps, cela a permis au trio de passer au-delà du cercle des initiés et de se faire connaître par le grand public. Les branchés ont beau faire la fine bouche, les amateurs de musique ne peuvent qu’apprécier cette collection de morceaux efficacement composés et impeccablement interprétés.

Et de toute manière, le vrai John Butler Trio prend vie sur scène plutôt que sur la platine. Car c’est là que les choses se jouent, quand il est question de musique, de musique – et de rien d’autre.

John Butler sera à l’Atelier le mercredi 2 juillet 2008 à 20h. La première partie sera assurée par Mama Kin.


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