BELVAL: Sécurité contre tradition

Le patrimoine du site de Belval s’effrite peu à peu. Cette semaine, Agora a annoncé devoir réduire la hauteur des deux tours industrielles à 40 mètres.

Depuis 1969, respectivement 1972, les deux tours du site de Belval ont été de véritables emblèmes du Sud du Luxembourg. Hautes de 75 et de 115 mètres, elles étaient visibles de loin et témoignaient du passé industriel ainsi que des changements spectaculaires qu’a vécu le site ces dernières années. « Nous étions choqués en apprenant le véritable état des deux tours », expliquait Vincent Delwiche, le directeur de l’Agora, lors d’une conférence de presse mercredi dernier. Car, jusqu’à présent, les tours – S1 et S2 – faisaient partie intégrante du masterplan du nouveau quartier de Belval.

Si elles ne sont pas vouées à disparaître complètement, elles devront être ramenées à une hauteur de 40 mètres. C’est le résultat d’une étude réalisée par le bureau allemand Anikon, l’année dernière. Le revêtement externe et interne est détérioré à tel point qu’une restauration ne semble économiquement pas envisageable. Et le risque de voir des personnes blessées par des briques tombant du haut d’une des deux tours est trop grand pour les conserver en l’état original.

Encore une bourde du service Sites et Monuments

Selon Delwiche, « La conservation des deux tours mettra en danger des projets qui seront réalisés dans les environs, comme la nouvelle école ou encore l’escalier aquatique. Et à cause de l’hiver particulièrement rude, nous ne pouvons plus attendre. Il faut agir maintenant ». Un fait accompli devant lequel Georges Engel, le maire de Sanem – deux tiers du futur Belval sont sur le territoire de sa commune – ne peut qu’acquiescer : « Nous déplorons que rien n’ait été fait au moment où les deux tours ont été abandonnées par l’industrie. Tout autant que nous déplorons le fait que le service des Sites et Monuments ait refusé de classer les tours en tant que patrimoine industriel ».

Même son de cloche du côté de l’Amicale des hauts-fourneaux : « Nous avons bien été informés des résultats de l’étude Anikon », confirme Roby Gales, leur président. « Malheureusement, il semble bien trop tard pour agir afin de sauver les tours. Grâce à nos efforts de conciliation, nous avons tout de même réussi à éviter qu’elles soient complètement détruites. Mais vu que l’Etat ne veut visiblement pas investir les quelque six millions d’euros qu’il faudrait pour les garder dans l’état original, nous ne pouvons rien faire. ».

Ainsi, une des spécificités les plus marquantes du futur quartier de Belval est réduite en miettes. Mais le conflit ne se cantonne pas aux seules tours, mais implique aussi le nouveau Centre National de la Culture Industrielle – sujet sur lequel l’Amicale des hauts-fourneaux et le Mouvement écologique communiqueront ce vendredi matin devant la presse.


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