Que le « succès » des boîtes d’intérim va de pair avec la dégradation des conditions de travail est un fait bien établi. Par contre, que l’Etat luxembourgeois lui-même en fasse les frais est un phénomène plutôt nouveau. Dans une question parlementaire adressée au ministre du travail Nicolas Schmit, l’ex-secrétaire général du LCGB et désormais parlementaire CSV, Marc Spautz, s’étonne que de nombreuses boîtes d’intérim luxembourgeoises embauchent des travailleurs français, dans le but de les faire repasser derrière la frontière pour la mission temporaire qui leur est confiée. Le hic : en agissant de la sorte, les boîtes contournent les charges sociales françaises plus élevées que sur le sol grand-ducal. Dans sa réponse, Schmit confirme l’existence du phénomène et donne même le chiffre de 20.500 missions exécutées en France, par des Français embauchés au grand-duché. Pourtant, selon Schmit, cette pratique n’est plus d’actualité après le 1er mai 2010, date à laquelle une nouvelle législation européenne est entrée en vigueur et qui donne le droit à la sécurité sociale luxembourgeoise de transmettre « la demande d’affiliation à l’institution compétente française », lorsqu’un travailleur français remplit une mission dans son pays d’origine – qu’il ait été embauché au grand-duché ou non. Comme quoi, le libre-échange européen a aussi ses limites.
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