POP: L’évolution de Darwin

A côté des mastodontes usuels, la Rockhal semble avoir compris que programmer des artistes un peu plus underground peut payer aussi. Comme le démontre la venue de Darwin Deez.

Déjà tellement culte, qu’on se demande s’il n’a pas rencontré Jésus : Darwin Deez.

Venu un peu de nulle part, avec son look improbable de chicano eighties, permanente et bandeau à l’appui, Darwin Deez est devenu en quelques mois la coqueluche des médias britanniques. Et ce simplement sur la bonne foi d’un single sorti l’année dernière : « Constellations ». Originaire de la « Grosse Pomme », Deez et sa formation sont un parfait symbole de ce qui se fait de mieux dans la mégapole américaine : un savant mélange d’indie aux influences multiples, de mélodies à la simplicité quasi ingénue mais au pouvoir séducteur irréprochable. Ajoutez y un côté « arty » ultra-prononcé, symbole de la musique new-yorkaise depuis les années 70 dans la veine de « The Strokes » et vous y êtes.

Le fond de commerce de Darwin Deez est ce savant mélange de pop baba-cool (le fait que ses parents étaient des adeptes du culte Meher Baba y est sûrement pour quelque chose) fait de guitares au son limpide à la limite du lo-fi et d’influences gentiment électroniques que le bonhomme dit avoir récoltées au fil de ses écoutes répétées des Chemical Brothers. Le tout sonne comme une version quelque peu « proprette » et un peu plus actuelle de ce que Beck (autre adorateur d’un culte lui aussi avec ses frères scientologues) a pu proposer au début des années 90.

Il n’en reste pas moins que la formation new-yorkaise témoigne d’un savoir-faire pop efficace qui en ferait pâlir plus d’un. A mi-chemin entre les Beach-Boys, Pavement et les sensations pop-rock en « The » du début des années 2000, l’album éponyme sorti cette année est une preuve qu’avec pas grand chose on peut toujours commettre des énormités. Armé d’un simple micro, de son ordinateur, de sa voix et d’un amour immodéré pour les chants de scout (les clappements de mains accompagnant pendant quasi chaque chanson les beats électroniques tout droits sortis de la première console atari) le sieur Deez semble pouvoir faire des miracles. Comme celui de réconcilier les amateurs de pop de toutes les époques à travers les 13 chansons regroupées sur son premier album. Un disque qui devrait cartonner notamment dans les clubs, tant sa musique de gentil hippie moderne fait écho aux superstars du genre tels que Feist ou Yaël Naim tout en arborant un côté foutraque pas désagréable.

Le tout jeune groupe messin The Yupps aura la chance d’ouvrir cette soirée sous le signe des Stars and Stripes. Une place qui semble tout à fait logique tant leur musique se situe à mi-chemin entre les Strokes et Vampire Weekend que l’on retrouve sur leur premier six-titres «Ground Zero » – encore une référence à la « Grosse Pomme ».

La Rockhal mise donc sur la pop-rock ensoleillée pour faire oublier aux spectateurs une météo glaciale de ces derniers jours et réchauffer les coeurs des amateurs de musique même les plus blasés, tant le côté « pas prise de tête pour un sou » semble être de mise avant la déferlante de musique d’ores et déjà annoncée pour des prochains mois.

Le 2 novembre à la Rockhal.
Plus d’infos :
http://www.myspace.com/darwindeez
http://www.myspace.com/theyuppsmusic


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