Curieuse affaire reliée par nos collègues du « Canard Enchaîné » la semaine passée : En évoquant les dernières vaguelettes de la crise qui font toujours chavirer le gros navire des banques, l’hebdomadaire satirique racontait l’histoire de deux fonds spéculatifs de la BNP-Paribas. « Opportunity » et « Serenity » ne seraient plus vraiment de bons investissements et c’est pourquoi la banque française a décidé de les fermer, voire de les « restructurer » en novlangue financière. En effet, ces fonds réservés à des professionnels avertis placent leur argent dans différents « hedge funds » – entre 25 et 30 selon la banque pour « Serenity » – qui continuent à spéculer avec cet argent. Malheureusement, et en liaison directe avec la crise financière, les quelques 376 millions de dollars gérés par les deux fonds fondent comme neige au soleil et BNP-Paribas, la même banque d’ailleurs qui compte parmi ses clients des fabricants de bombes à sous-munitions et dont l’Etat luxembourgeois possède des parts, vient de suspendre les deux fonds. Mais encore heureux pour elle qu’ils étaient gérés par un département spécialisé (BNP Paribas Alternative Funds) qui se trouve au Luxembourg. Ce qui veut aussi dire que les journalistes du « Canard Enchaîné » qui ont tenté d’en savoir plus sur le sujet auprès de la CSSF se sont fait opposer le secret professionnel. Comme quoi, il fait toujours bon d’avoir sa petite tire-lire au Grand-Duché.
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