Depuis 2003, le collectif Schalltot et la Kulturfabrik régalent les amateurs de découvertes musicales une fois par année lors de leur festival « Out of the Crowd ». En attendant le jubilée, l’édition 2012 s’annonce prometteuse.
Et de neuf ! Décidément, le festival « Out of the Crowd » devient petit à petit une institution pérenne et sort de l’ombre des nombreux autres festivals organisés pendant toute l’année au Luxembourg. Si on compare la situation à la Belgique, le Rock-A-Field de l’Atelier avec son côté commercial serait notre Pukkelpop, le Food For Your Senses aurait pris son penchant pour devenir le prochain Werchter et puis le « Out of the Cowd », avec son volet indie et découvertes se rapprocherait plutôt du Dour. Surtout en ce qui concerne la diversité des groupes programmés.
Pour une fois, commençons par les « petits » groupes locaux, qui ouvriront le bal, ce samedi à la Kulturfabrik. Ils sont au nombre de trois : Cyclorama, Sun Glitters et Mount Stealth. Ce qui les unit, c’est leur absence de chanteur, ce qui les sépare est avant tout une question de styles. Tandis que les premiers sont un trio qui invite son public à un voyage sonore dans les confins du psychédélique et du « noise », le deuxième est un projet solo et sûrement l’artiste luxembourgeois le plus hypé du moment. En effet, il semble que le monde entier nous envie ce joaillier des sons qu’est Sun Glitters. Troisièmes à l’affiche, Mount Stealth seront certainement parmi les plus attendus. Composés de musiciens aguerris – Miaow Miaow, Metro et Mutiny on the Bounty – leur style post-rock instrumental proche de Battles devrait faire danser le public.
Côté international, ça barde aussi. Il y a d’abord les Italiens d’Aucan, qui démontreront avec leur electro-noise qu’on peut toujours évoluer sur les côtés sombres de la musique électronique. Pour se changer les idées, rien de mieux qu’un petit peu de post-indie-punk avec les Suédois de Rumble in Rhodos, qui viennent juste de retrouver le plancher des scènes européennes après une année d’hibernation. Et on reste dans l’éclectisme, juste pour mieux changer complètement de registre : avec le Klub des Loosers, on plonge en plein dans le rap français. Mais attention, même si Joey Starr vient juste d’enlever sa Benz devant l’Atelier, loin de nous ici les clichés machistes du gangsta rappeur du 93. Le Klub des Loosers fait plutôt dans l’autodérision et la subtilité avec des textes qui valent la peine d’être écoutés.
Après le flow, place aux beats de Breton, qui curieusement nous viennent directement de Londres, et qui pratiquent un mélange entre electro et dub savamment mélangé à des voix éthérees et des guitares planantes.
Mais il semble bien que les organisateurs aient eu un autre pays en tête pour le mettre sur le podium du festival : l’Irlande. Deuxième tête d’affiche, les trois gus d’Adebisi Shank trimballent leurs instruments depuis longtemps sur les scènes européennes et ont déjà beaucoup retenu l’attention. Peut-être moins pour l’originalité de leur musique – que l’on pourrait qualifier de noise-rock – mais à cause de leurs performances énergétiques qui ne peuvent pas laisser indifférent. Pour les amatrices et amateurs d’émotions fortes, c’est un must. Le headliner de la soirée est The Redneck Manifesto, un groupe bien connu des amis du post-rock et dont le son n’est certainement pas sans rappeler celui de certaines autres formations luxembourgeoises qui ont le vent en poupe en ce moment. Quoiqu’il en soit, les gars du Manifesto assureront sûrement une fin de soirée digne à cette édition du « Out of the Crowd ».
Festival Out of the Crowd, ce samedi 31 mars à la Kulturfabrik.