Non, Sonic Season n’est pas un des groupes les plus hypés du grand-duché, mais pourtant, leurs succès répétés à l’étranger démontrent leur tenacité.
Cela fait plus de onze ans que Sonic Season marque sa présence sur les scènes luxembourgeoises et européennes. Fondée en janvier 2001, la formation – qui est d’ailleurs l’une des rares à respecter l’égalité des sexes – autour de Sonja Hewer (chant, guitare, flûte traversière), Alexandra Schwarz (guitare et chant), Christoph Brill (basse et chant), Laurent Dura (batterie et percussions) et Stefan Lauer (piano), s’illustre surtout par son amour des compétitions en gagnant d’emblée un concours européen, même avant d’avoir sorti un disque.
En 2002, un premier album, « Indian Summer », voit le jour et prend directement le chemin vers les stations de radio nationales où il domine les rotations. Ce qui est guère étonnant étant donné qu’à cette époque, la scène luxembourgeoise telle que nous la connaissons était alors encore dans les choux. Même si elle ne manquait pas d’artistes ambitieux, c’est avant tout le professionnalisme qui faisait défaut. Et Sonic Season étaient là pour pallier ce manque : ils étaient une jeune formation qui produisait des tubes radiophoniques légers, mainstream et compatibles avec l’audimat. En d’autres mots : en prenant le choix de ne pas trop prendre de risques, ils se sont frayé un chemin sur un marché encore dominé par les grandes figures de la musique pop des années 1990. Leur musique n’est certes pas dépourvue de qualités, mais l’originalité n’est pas leur premier atout. Ce qui n’empêche pas le succès auprès d’une audience grandissante.
Un succès d’ailleurs réitéré en 2003 avec l’album « Idaho », dont trois chansons ont dominé les hitparades luxembourgeois pendant six mois. A cette période, le groupe joue une quantité de concerts au Luxembourg comme à l’étranger, surtout en ouvrant les soirées pour des artistes internationaux. Ce n’est que trois ans plus tard, en 2006, que Sonic Season retrouve le chemin du studio et sort « Mother Earth », un album aux sonorités un peu plus rock, mais toujours comestible pour les oreilles de l’écouteur lambda.
Et puis, c’est un silence qui se pose sur le groupe. En 2006, la chanteuse Sonja Hewer et la guitariste Alexandra Schwarz fondent un duo, SoLexx, qui lui aussi connaît un large succès dans les circuits fréquentés par Sonic Season et au-delà. On devra attendre 2012 pour voir réapparaître Sonic Season avec l’album « Changes and Steadiness », dont le titre donne déjà une impression de la musique : si leur attitude de base consistant à produire une musique comestible entre rock, pop et folk reste inchangée, ils se sont pourtant bien adaptés aux temps présents par la production et la promotion de leur musique.
On peut gager que celles et ceux qui se retrouveront à la Rockhal ce weekend pour le lancement du nouvel album appartiennent à une génération qui a vu grandir la scène luxembourgeoise cette dernière décennie qui a connu une expansion considérable et surtout une augmentation tant dans la qualité que dans la diversité de la musique. Et peut-être que l’un ou l’autre sera surpris que cette qualité était déjà présente bien avant notre petite révolution culturelle dans les musiques amplifiées.
Ce vendredi, 20 avril au Rockhalcafé.