JAZZ: Nouveau mélange

Si le nom de Brad Mehldau n’est plus à présenter auprès des férus de jazz, Mark Giuliana reste un peu moins connu. Une chose qui devrait changer avec « Mehliana », le projet live et libre de ce duo incongru.

Deux grands esprits se rencontrent dans l’improvisation : Brad Mehldau et Mark Giuiliana sont « Mehliana ».

Brad Mehldau est un de ces « jeunes » musiciens de jazz qui a été un des premier à faire le pont entre le jazz classique et la musique pop moderne. Né en 1970 dans l’Etat américain du Connecticut, il commence le piano dès son plus jeune âge. Ce n’est que vers l’adolescence qu’il se tourne vers le jazz et les autres musiques actuelles. Après des études à New York auprès de personnalités comme Fred Hersch, Kenny Werner ou Jimmy Cobb – pour la rythmique – sa carrière débute réellement. En 1994, il est associé comme pianiste au Joshua Redman Quartet avec lequel il enregistre le désormais célèbre album « Moodswing ». Juste une année plus tard, Brad Mehldau enregistre un premier album solo pour le grand label Warner. Si les musiciens d’accompagnement varient, c’est pourtant autour de cet album que se formera le Brad Mehldau Trio, avec Larry Grenadier à la basse et Jorge Rossy derrière les fûts. Depuis, il a alterné des albums en trio et en solo, remplissant à chaque fois les salles et vidant les bacs des disquaires. Le dernier en date est « Where Do You Start », sorti en 2012. Pourtant, Mehldau n’est pas seulement connu du grand public pour ses compositions, mais aussi pour ses reprises de chansons pop qu’on n’attendrait pas forcément de quelqu’un comme lui – issu d’une formation assez classique. Mais en reprenant des chansons de Radiohead – surtout sa version de « Paranoid Android » qui est un vrai régal – il a ouvert de nombreux horizons.

Outre cela, Mehldau s’est aussi investi dans l’écriture de bandes originales pour films dont certains à grands succès comme « Midnight in the Garden of Good and Evil », « Space Cowboys » et surtout « Eyes Wide Shut » – le dernier film de Stanley Kubrick, dont les images sulfureuses planent sur le simple, mais génial, riff de piano de Mehldau.

De dix ans son cadet, Mark Giuliana n’a pas les mêmes références que Brad Mehldau. Et pourtant le jeune homme, que le magazine Modern Drummer a qualifié d’étoile montante de la batterie en 2007, n’a pas à se cacher. Ce New-Yorkais d’origine a déjà collaboré avec des pointures comme Avishai Cohen et Dhaffer Youssef. A côté, il a participé au Jazz Mandolin Project et a fondé son propre groupe répondant au doux nom de
« Heernt ».

Pourtant, pour « Mehliana », les deux musiciens sortent des sentiers battus. D’abord pour Brad Mehldau, qui change pour une première fois d’instrument. En effet, pour ce projet il joue sur un Fender Rhodes : pour les non-experts, il s’agit du fameux clavier électrique qu’on entend sur presque toutes les chansons de The Doors, et divers synthétiseurs analogiques. Et puis, les deux musiciens semblent se faire une entière confiance. Comment expliquer autrement qu’ils se sont mis dans la tête d’organiser une tournée sans album, ni compositions fixées à l’avance ? Car « Mehliana » est un concept ouvert d’improvisations et de dialogue musical – qui a pourtant su gagner l’approbation de la presse spécialisée internationale.

Ce qui fait de ce concert un rendez-vous à ne pas manquer pour tous les amateurs de jazz et de musique moderne, d’autant plus qu’il est organisé dans le cadre du « Printemps musical » de la ville de Luxembourg et que cette saison, on l’attend depuis des mois.

A l’Atelier, le dimanche 17 mars.


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