IMPOPULARITÉ DE FRANÇOIS HOLLANDE: C’est « normal » !

François Hollande bat des records d’impopularité. Normal pour l’ancien candidat d’un parti socialiste coupé du peuple.

« Le changement, c’est maintenant », tel était le slogan de campagne de François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle française en 2012. Un slogan qui faisait référence au « Change » de Barack Obama. Si, à la différence d’Obama, Hollande ne dispose d’aucun charisme personnel, les deux ont en commun d’avoir succédé à des présidents extrêmement impopulaires à la fin de leurs mandats respectifs. Et pour Hollande, président « par défaut », ce fut probablement le seul argument de campagne. Les deux ont par contre en commun d’accompagner le déclin social de leurs pays respectifs, ayant déposé les armes devant les « puissances de l’argent ».

Pour l’instant, le seul record battu par Hollande, c’est celui de l’impopularité d’un président de la Cinquième république. Seul un Français sur cinq le soutient. Idem pour son premier ministre, le fantomatique Jean-Marc Ayrault. Et pourtant, les socialistes se trouvent dans une situation en principe des plus confortables : ils détiennent la majorité des départements, gouvernent 21 régions sur 22, détiennent la majorité absolue à l’Assemblée et même le Sénat est passé pour la première fois à gauche. D’un point de vue institutionnel, la majorité actuelle détient tous les leviers du pouvoir. Et quant au changement, les gens n’attendent que cela.

Ce gouvernement qui se dit de gauche, mais qui ne rompt pas avec l’économie libérale, se méfie du peuple plus qu’il ne s’en fait le relais. 

De tous ses prédécesseurs, c’est à Louis XVI que Hollande ressemble le plus : chef d’Etat d’une France qui gronde, mais enfermé dans une logique politique du maintien de l’ordre économique, politique et social contesté. L’on peut même se demander s’il ne battrait pas un second record : celui de se voir démis de ses fonctions par la rue, à l’image de son homologue argentin Fernando de la Rua (social-démocrate, lui aussi), qui dut s’enfuir de la Casa Rosada en hélicoptère en 2001.

Ce qui est de plus en plus frappant, et qui devrait tout de même faire réfléchir les « brillants » cerveaux à la tête de la politique, des médias et de l’économie qui se nourrissent de la même soupe libérale, c’est leur isolement progressif du peuple réel. Pire, ils lui reprochent de ne rien comprendre. Le peuple, à leurs yeux, est tantôt extrémiste, tantôt idiot et ne comprendrait pas les efforts surhumains que ces surhommes et surfemmes font pour lui. Ils ne se poseront jamais la question de savoir si l’extrémisme n’est pas du côté des politiques qu’ils appliquent, aux ordres des marchés financiers, que ce soit au niveau national ou européen. Les mettre en doute, c’est se faire traiter de « populiste » (mot qui n’effraie d’ailleurs plus grand monde).

Ce gouvernement qui se dit de gauche, mais qui ne rompt pas avec l’économie libérale, se méfie du peuple plus qu’il ne s’en fait le relais. Avec pour résultat la montée vertigineuse de l’extrême droite, premier parti populaire de France. Quant à la gauche de la gauche, elle ne devrait pas s’exonérer de se poser certaines questions. Dans la situation actuelle, elle devrait, en toute logique, rassembler les ouvriers, employés ou les modestes indépendants. Mais elle est très loin du compte car elle n’y parvient qu’en partie. Certes, elle a le mainstream politique contre elle. Mais cette excuse ne suffit plus. Est-elle trop arrogante ? Est-elle trop « bobo » ? Parle-t-elle au nom d’un peuple qui ne l’écoute que momentanément ? Lutte-t-elle sur les bons fronts ? S’il n’y a rien à attendre des partis de gouvernement traditionnels, la gauche authentique a intérêt à rassembler les masses populaires. Sinon, le brun redeviendra vite de mode. En France comme dans toute l’Europe.


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