CINEMA: Jonglerie avec les Anneaux de Tolkien

Faire un film à partir des 200.000 mots composant „Le Seigneur des Anneaux“ représentait un grand défi pour le réalisateur Peter Jackson. Après sept ans de travail, le film est sorti: mission accomplie.

Frodon

Oeuvre littéraire au succès international, „Le Seigneur des Anneaux“ demanda 14 années de travail acharné à son célèbre auteur, John Ronald Reuel Tolkien. Créé après le succès retentissant de „Bilbon le Hobbit“, sorti en 1937, cette trilogie fut publiée à partir de 1954 et connut immédiatement un succès dépassant toutes les espérances de l’éditeur.

Oeuvre gigantesque, touffue, ouverte à d’innombrables interprétations et jugée inadaptable au cinéma en raison de sa trop grande complexité, „Le seigneur des Anneaux“ a pourtant trouvé son réalisateur en la personne de Peter Jackson. Quel meilleur candidat que cet imaginatif créateur d’univers parallèles et fantaisistes déjà entrevus dans „Créatures célestes“ pour devenir le dépositaire des mondes fascinants de Tolkien? Son défi n’était pourtant pas évident à relever; traduire en images un texte de plus de 200.000 mots, plus long encore que Guerre et Paix de Tolstoï, relevait de la gageure. Une telle richesse ne pouvant se résumer en deux heures de bobines, la sagesse accompagnée d’un peu de stratégie commerciale a tranché en faveur de trois épisodes, déjà tournés, dont le premier dure trois heures. Du succès commercial de celui-ci dépendra l’avenir médiatique des deux autres. Jackson n’a donc pas d’autre choix que celui d’entrer dans la légende.

Le réalisateur néo-zélandais n’a pas ménagé ses efforts pour parvenir à une adaptation digne de l’oeuvre originale. Pas moins de 7 ans de réflexion pour réunir les outils techniques nécessaires, susceptibles de transposer l’univers fantasmagorique de Tolkien. A l’arrivée, l’esprit demeure, a défaut de la lettre, car il ne s’agit pas là d’une transposition littérale, irréalisable en langage cinématographique, mais d’un élagage de l’histoire dans ses éléments les moins indispensables. Certains personnages secondaires passent donc à la trappe, tout comme quelques transitions ou respirations de l’intrigue. Le film pèche parfois par une économie de moments à faible intensité, privilégiant l’action et les rebondissements incessants au détriment des scènes plus intimistes. C’est probablement le seul reproche que l’on peut faire à Peter Jackson sur ce premier épisode.

Légende en cinémascope

Pour résumer, l’intrigue principale démarre à Hobbitebourg dans la Terre du Milieu, village de la communauté des hobbits, à la veille de fêter les 111 ans du vénérable Bilbon. Alors que les festivités battent leur plein, le facétieux Bilbon disparaî t soudainement devant ses convives médusés. Un peu plus tard, il confie son secret au jeune Frodon, son neveu. C’est par le pouvoir de l’Anneau que Bilbon peut disparaî tre à son gré. Si ce fabuleux bijou tombe dans la main de Sauron, le seigneur des Ténèbres, ce dernier pourra mettre définitivement la terre sous son terrible joug.

Frodon, muni de son anneau empoisonné, a pour mission de délivrer la terre de son funeste sort. Pour réaliser ce tour de magie, il n’y a qu’une solution: ramener l’Anneau au Mont du Destin, là où il fut créé, afin de l’y détruire. Il reçoit le soutien de toutes les communautés de la Terre du Milieu: magiciens, elfes, humains, nains, hobbits … neuf espèces en tout.

Malgré les inévitables ronchonnements des puristes, Peter Jackson peut se targuer d’avoir réussi son improbable mission. Tant les effets spéciaux que l’intrigue tiennent les spectateurs en haleine. Le suspens est à son comble au bout de la dernière minute de ce film de trois heures et il faudra patienter une année entière pour connaî tre la suite des aventures de Frodon et de sa bande de joyeux lurons.


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