En matière d’énergie, il n’y a pas que la France qui a décidé de faire marche arrière et de miser massivement sur le nucléaire (lire ci-contre). Le nouveau gouvernement belge, dirigé par le conservateur flamand Bart de Wever, a confirmé ce 4 février la prolongation des réacteurs de Doel 4 et Tihange 3 pour dix ans supplémentaires, alors qu’ils devaient être initialement mis à l’arrêt cette année. Il voudrait désormais voir leur service étendu à dix ans de plus, c’est-à-dire jusqu’à 2045, mais l’énergéticien français Engie, qui exploite les centrales à travers Electrabel, y est pour l’instant défavorable. Outre ces prolongations, le gouvernement projette aussi la construction de deux nouvelles tranches à un horizon qui n’a pas été précisé. En empruntant cette voie, l’attelage hétéroclite qui forme la nouvelle coalition gouvernementale, ferme la porte à une sortie du nucléaire qui avait été actée en 2003. Le gouvernement justifie ce changement absolu de cap par la nécessité de sécuriser et assurer son approvisionnement électrique dans les prochaines décennies. Comme pour Cattenom, le Luxembourg demande la fermeture du parc nucléaire belge, alors que Tihange n’est situé qu’à 80 kilomètres à vol d’oiseau du grand-duché, rappellent Déi Gréng dans un communiqué publié suite à l’annonce du gouvernement belge. Les écologistes luxembourgeois estiment que cette décision constitue un recul significatif dans la politique énergétique européenne. Outre les dangers inhérents à l’atome, les verts dénoncent le coût prohibitif des réacteurs EPR, l’impasse de la gestion et de l’entreposage des déchets nucléaires ainsi que la situation de dépendance dans laquelle se place l’Europe par rapport aux importations d’uranium.
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