Désastre environnemental et social, la « fast fashion » et plus largement l’e-commerce depuis la Chine fait le bonheur de Cargolux. Les dirigeants de la compagnie luxembourgeoise de fret aérien ont annoncé, ce 23 avril, des profits record en 2024, avec un chiffre d’affaires qui bondit à 3,3 milliards de dollars (contre 2,2 milliards en 2019, avant le Covid) et un bénéfice net s’établissant à 448 millions de dollars. Ce succès financier est avant tout porté par les plateformes chinoises Shein, Temu et Alibaba. Soit trois des plus importants acteurs mondiaux du commerce en ligne et champions de la « fast fashion » en ce qui concerne Shein et Temu. Grâce à la multiplication des vols dits « charters » au profit de ces sociétés, les avions de Cargolux ont davantage volé en 2024. Si la direction de Cargolux s’en réjouit, l’augmentation du nombre de colis acheminés est une mauvaise nouvelle pour le climat et l’environnement, les émissions des vols tout autant que la « fast fashion » étant particulièrement destructrices pour l’un et l’autre. La production de vêtements peu coûteux, qui permet aux enseignes de remplacer leurs collections toutes les deux semaines (à l’image Zara), s’accompagne d’une hausse exponentielle de l’usage du polyester, tiré du pétrole. L’empreinte carbone du secteur représente environ 2 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales, calcule Greenpeace, jugeant que si les « tendances d’achat se poursuivent, cette part atteindra 26 % en 2050 ». La production textile à bas coût s’appuie aussi sur l’utilisation accrue de produits chimiques très polluants. « Sur un t-shirt vendu 29 euros en Europe, les ouvrières asiatiques touchent en moyenne seulement 0,18 euros, malgré un temps de travail excédant souvent 12 heures », épingle pour sa part Oxfam. Des constats qui n’effraient en rien Cargolux, qui espère maintenir ses profits en haute altitude en 2025.
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