La querelle d’historiens entre les tenants du rapport Artuso et la vieille garde derrière Charles Barthel (qui peine d’ailleurs à afficher publiquement toute forme de soutien à ce dernier) est en train de prendre de la hauteur, enfin. C’est que l’historien Denis Scuto a su dénicher dans les Archives nationales une liste comprenant les noms de 480 Juifs polonais établie par la police des étrangers luxembourgeoise, transmise à la « Zivilverwaltung » – l’administration allemande civile, qui a suivi la Commission administrative encore aux mains des Luxembourgeois. Celle-ci fut alors utilisée également par le « Sicherheitsdienst » pour compléter ses dossiers sur les Juifs résidant au grand-duché et plus tard pour organiser les déportations vers l’Est. Cette liste, qui fut longtemps donnée pour perdue ou détruite, établit manifestement ce que les adversaires du rapport Artuso ne voulaient voir : que la collaboration luxembourgeoise passait aussi par les strates moyennes et inférieures de l’administration. Certes, ces policiers ne savaient rien de la « solution finale » – pourtant, ils auraient pu se douter que les nazis n’allaient pas utiliser leur liste pour distribuer des cadeaux.
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