Après l’annonce du retrait des troupes américaines de Syrie, la question du retour des combattant-e-s djihadistes fait débat. Le Luxembourg ne s’oppose pas à ce que son seul ressortissant rentre – mais promet de le surveiller et de le poursuivre.
L’idée de l’administration Trump de faire chanter les États européens avec le retour probable de « leurs » ressortissant-e-s parti-e-s faire le djihad avec l’organisation État islamique en Syrie et en Irak (Daech) semble faire son chemin. Alors que les Britanniques expérimentent la déchéance de nationalité pour ne pas devoir accueillir sur leur territoire des personnes a priori dangereuses, l’Allemagne cherche à les inculper de pillage si les suspect-e-s ont séjourné dans des maisons réquisitionnées par Daech, que les habitant-e-s avaient fuies. Mais chez nos voisins non plus, déchoir des djihadistes de leur nationalité n’est plus un tabou : sous certaines conditions, dont celle d’avoir une double nationalité, la coalition se serait mise d’accord pour franchir ce pas, comme le rapporte Der Spiegel.
Au Luxembourg par contre, la déchéance de nationalité ne semble pas être une option. À en croire la réponse des ministres Asselborn et Braz à une question parlementaire du député (très) conservateur Laurent Mosar, un seul ressortissant luxembourgeois « est toujours soupçonné se trouver en zone de conflit ». Ce qui implique que la personne concernée n’est pas prisonnière des forces kurdes regroupées au sein de la Syrian Democratic Army (SDF) – mais que, si elle est encore en vie, elle se trouve probablement dans les derniers retranchements de Daech.
Quoi qu’il en soit, les ministres des Affaires étrangères et de la Justice assurent que la personne pourrait en théorie se rendre à un consulat d’un pays de l’Union européenne pour éventuellement demander de l’assistance. Quant à un retour au pays, ils assurent que le « Luxembourg ne pourrait, le cas échéant, refuser l’entrée sur son territoire d’un ressortissant de nationalité luxembourgeoise, étant entendu que cette personne ferait l’objet de mesures de surveillance appropriées voire relèverait (…) de la compétence des autorités judiciaires ». Et d’assurer qu’en cas de retour, cette personne sera sûrement « poursuivie par les autorités judiciaires ».
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