Est-ce un hasard ? Deux semaines avant les élections, le ministre de l’Éducation nationale invite les élèves des classes terminales du secondaire à des réunions régionales d’« information » .
Les directeurs et directrices des lycées du secondaire général, qui ont déjà assez de travail pour organiser la rentrée scolaire, ont reçu une lettre pour le moins expéditive le jour même de la rentrée : « À la suite des réunions d’information organisées à l’intention des élèves de l’enseignement secondaire classique, le (sic !) Conférence nationale des élèves du Luxembourg (CNEL) m’a prié d’informer cette année les élèves de 1re de l’enseignement secondaire général sur les nouvelles modalités de l’examen de fin d’études. Je rencontrerai donc les élèves à l’occasion de quatre réunions régionales qui porteront principalement sur les modalités de l’examen ainsi que le complément au diplôme. (…) Je vous prie d’organiser par vos soins le transport des élèves en veillant à les faire accompagner par leurs titulaires respectifs. La présence des élèves est obligatoire. Les frais de transport seront pris en charge par le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse sur présentation d’une facture (à adresser au service de l’enseignement secondaire). »
Il s’agit de quatre réunions entre le 25 septembre et le 4 octobre dont une au lycée du Nord à Wiltz, une au lycée technique à Esch-Lallange et deux au Forum Geesseknäppchen à Luxembourg auxquelles sont convié-e-s les élèves en provenance des différentes régions du pays. Non seulement l’effort logistique de l’opération est important, mais la finalité de ces réunions reste aussi discutable. En effet, les « nouvelles modalités » étaient déjà en place pour les examens de juin dernier et les pauvres « titulaires », qui doivent maintenant jouer aux contrôleurs et contrôleuses de bus, sont parfaitement au courant des changements et donc bien à même d’informer les élèves sur ce qui les attend à la fin de cette année scolaire.
Par ailleurs, alors que la publication tant attendue du rapport annuel sur l’Éducation nationale n’aura lieu une fois les élections terminées – afin d’éviter, selon le ministre, qu’elle ne passe inaperçue -, on peut s’étonner de ce que cet argument ne vaut pas pour les réunions d’information en question. À moins que le ministre ne soit justement guidé par d’autres soucis, les élèves des classes terminales étant, en règle générale, aussi des primo-électrices et électeurs ?