Élections sociales : CSL : on prend les mêmes…

L’OGBL gagne deux sièges aux élections à la Chambre des salariés (CSL) grâce aux voix du syndicat des cheminots FNCTTFEL, qu’il a absorbé en octobre 2023. Avec 37 sièges sur 60, le syndicat de gauche conforte sa majorité absolue au sein de la chambre professionnelle. Pour sa part, le LCGB perd un siège au profit de l’Aleba. Mais ce dernier s’éloigne encore un peu plus de la représentativité sectorielle qu’il détenait dans la banque et la finance jusqu’en 2019.

(Foto: Fabien Grasser)

Les résultats des élections à la Chambre des salariés (CSL) ont été officiellement communiqués samedi 30 mars en fin d’après-midi, soit plus de trois semaines après la clôture du vote qui se tenait par correspondance et s’adressait à plus de 600.000 salarié-es. Le taux de participation est une nouvelle fois en baisse, passant à 30,20 %, contre 32,20 % en 2019 et 36 % en 2013. Les syndicats ont donc raté l’un de leurs objectifs, qui était de mobiliser davantage les électeurs et électrices à ce scrutin qui désigne, pour cinq ans, leurs 60 représentant-es à la CSL. Les élu-es sont réparti-es dans neuf groupes, correspondant chacun à un secteur d’activité.

À l’issue de cette élection, les équilibres entre syndicats au sein de la CSL demeurent presque inchangés. L’OGBL, qui détenait déjà 35 sièges sur 60 dans l’assemblée plénière sortante, voit sa majorité absolue confortée grâce à l’apport de deux sièges, jusqu’à présent détenus par la FNCTTFEL dans le groupe « CFL ». Le syndicat de gauche des cheminots avait été intégré à l’OGBL le 7 octobre dernier. Cette opération permet à ce dernier d’aligner 37 élu-es dans la nouvelle assemblée. Hormis cette nouveauté, l’OGBL compte un nombre d’élu-es identique dans chaque groupe par rapport à 2019.

Pari en revanche raté pour le LCGB, qui passe de 18 à 17 sièges, alors qu’il ambitionnait d’en gagner trois de plus à ce scrutin, comme il l’avait réussi il y a cinq ans. Le syndicat chrétien perd un siège dans le groupe « autres services », dans lequel il ne dispose plus que de quatre élu-es. Le siège lui est ravi par l’Aleba, qui fait son apparition dans ce secteur dont il était jusqu’à présent absent. Pour sa part, l’OGBL y conserve ses neuf élu-es. Le groupe « autres services » est de loin le plus important, puisqu’il compte 14 représentant-es à la CSL, soit près du quart des sièges. Le nombre potentiel de votant-es y était de 243.346 électeurs et électrices, mais la participation y atteint tout juste 26,7 %, soit le plus faible taux enregistré dans l’ensemble des neuf groupes (le secteur de la construction fait à peine mieux, avec un taux de participation de 26,8 %).

L’Aleba gagne et perd

En gagnant ce siège dans le groupe « autres services », l’Aleba voit passer son nombre de représentant-es à la CSL de quatre à cinq. Ce gain marginal est néanmoins symbolique pour le syndicat, qui était jusqu’à présent cantonné dans le seul secteur de la banque et de la finance. En 2023, l’Aleba avait annoncé qu’il visait désormais la représentativité nationale en alignant des candidat-es dans l’ensemble des groupes, ce qu’il n’est pas parvenu à faire pour ce scrutin. Le syndicat avait pris cette décision après s’être vu retirer sa représentativité sectorielle dans la banque et la finance par le ministre du Travail, suite à un recours de l’OGBL et du LCGB. Ses deux concurrents lui reprochaient d’avoir négocié unilatéralement le renouvellement des conventions collectives dans la banque et les assurances, alors qu’il ne disposait pas de la majorité absolue dans le secteur. De ce point de vue, les résultats de l’élection 2024 à la CSL ne constituent pas une bonne nouvelle pour l’Aleba : bien qu’il conserve ses quatre élu-es dans la banque et la finance, le nombre de voix récoltées dans le groupe passe à 46 % en 2024, contre 49,2 % en 2019, soit une perte de plus de trois points.

Sur le fond, la nouvelle CSL aura fort à faire pour la défense des salarié-es dans les cinq années à venir, alors que la coalition CSV-DP promet de déréguler le travail par davantage de flexibilisation et envisage une réforme des pensions. Des orientations sur lesquelles la CSL peut et entend peser, puisqu’elle rend des avis sur les lois concernant le travail, la Sécurité sociale, la formation et la fiscalité. Elle représente aussi le monde salarié dans diverses institutions, comme la CNS, parallèlement au patronat et au gouvernement.


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