Le Luxembourg a longtemps misé sur l’attractivité de ses salaires pour attirer les frontalier·ères, mais avec les avancées sans précédent en la matière en Allemagne, venir travailler au grand-duché ne paraît plus si avantageux pour nos voisin·es sarrois·es et rhénan·es, alerte la Chambre des salariés Luxembourg (CSL) dans sa dernière newsletter, qui appelle à « une réaction ». Un constat confirmé par la baisse du nombre de travailleur·euses frontalier·ères allemand·es entre 2023 et 2024 – une première –, relevée par le Statec. En effet, depuis l’introduction du salaire brut minimum en 2015 et les nombreuses augmentations qui ont suivi, l’Allemagne a quasiment comblé son retard par rapport au grand-duché – son salaire brut minimum équivaut aujourd’hui à 84,1 % de celui du Luxembourg. Or, il pourrait encore augmenter de 17 % en 2026, pour atteindre 15 euros par heure. Le ratio sera alors de 96 % du salaire minimum luxembourgeois, lui-même établi à 15,6285 euros grâce à l’index appliqué ce mois-ci. Un écart minime, d’autant qu’en tenant compte de la durée de travail et en termes de pouvoir d’achat, l’Allemagne dépasse déjà le Luxembourg, ce qu’aucun pays n’a réussi à faire depuis l’introduction de l’euro en 1999, note la CSL. « Réinstaurer un différentiel salarial attractif, en augmentant structurellement notre salaire social minimum (…) demeure essentiel pour continuer à attirer de la main-d’œuvre frontalière, indispensable pour notre économie, tout comme pour garantir un revenu décent », prévient la CSL.
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