Non annoncée sur le site officiel du Musée d’art moderne grand-duc Jean, cette création de poste a de quoi interroger.
C’est sur le site « e-flux » qui se dit plateforme de publications, de curateurs et d’entreprises, archive et projet artistique, crée en 1998, qu’a paru l’annonce de la création d’un nouveau poste – jusqu’ici inconnu à l’organigramme. Ce qui est curieux, vu que les autres recrutements (trois postes de technicien-ne-s en ce moment) passent tous par le site du Mudam. Il paraît donc qu’il est prévu de privilégier une personne au profil international au lieu de se rabattre sur le marché de l’emploi national.
L’annonce a été postée sur le site le 24 novembre déjà et la deadline pour les intéressé-e-s est le 14 décembre. Promettant un salaire « compétitif », la description du poste évoque que la ou le candidat-e répondra à la directrice Suzanne Cotter et sera responsable de « soutenir la direction du Mudam en apportant un leadership aux équipes de curateurs et les responsables de la collection dans le développement d’un programme ‘world class’ d’expositions et de collection de référence pour le Luxembourg et l’Europe ». Rien que ça !
« World Class » ou rien !
L’agence choisie pour faire le tri des candidatures est d’ailleurs la même retenue par le conseil d’administration du Mudam pour recruter la directrice actuelle – Liz Amos Associates, qui se décrit comme « a niche executive search firm focusing on the Not-for-Profit sector ». Ce qui est drôle, surtout quand on pense que la plupart des musées européens et mondiaux ont quitté le monde du non-profitable depuis des décennies et qu’eux aussi doivent faire du chiffre.
Autre détail piquant : quiconque occupera ce nouveau poste sera le supérieur hiérarchique de Clément Minighetti, l’actuel curateur en chef, dont le conseil d’administration a voulu se débarrasser fin mars de cette année, comme le woxx l’avait rapporté. Un licenciement qui n’a finalement pas eu lieu – après plusieurs très longues journées de silence assourdissant, parallèlement à l’affaire de la chapelle Delvoye qui agitait les consciences à ce moment-là. En créant un nouveau poste, le conseil d’administration semble donc avoir trouvé un autre moyen pour se délester de cet employé qui selon toute apparence ne lui plaît pas.