Arch Enemy, l’un des « supergroupes » du death metal, n’a pas uniquement une histoire intéressante, mais est aussi une des formations de ce genre musical à être menée par une chanteuse.
Tout commence par une rupture. Celle de Michael Amott, qui quitte son ancien groupe Carcass en 1995 – juste après que ce dernier eut publié avec « Heartwork » un des albums référence du death metal mélodique. Il s’adjoint alors les services de son petit frère Christopher et, avec le batteur Daniel Erlandsson et le chanteur Johan Liiva, fonde Arch Enemy. En 1996, le groupe publie « Black Earth », un album qui marche très bien au Japon – où le public est très friand de musique occidentale extrême –, mais moins bien en Europe. Pourtant, la vidéo de la chanson « Bury Me an Angel » a été jouée par MTV, quand la chaîne faisait encore partie de la culture musicale avant de virer trash.
Le succès dans les contrées européennes vient en 1998 avec la publication de l’album « Stigmata » – une formule musicale plus adoucie, plus de mélodies semblaient avoir conquis le public. En 2000, le chanteur Johan Liiva quitte le groupe et est remplacé par une première chanteuse, l’Allemande Angela Gossow. Originaire de Cologne, Gossow est une des rares femmes dans le business très masculin du metal et – encore plus rare – une des seules à s’adonner à la technique du « death growl », alors que sa tessiture est décrite comme mezzo-soprano.
Elle restera à la tête du groupe jusqu’en 2014, célébrant avec Arch Enemy la publication de six albums et autant de tournées internationales. Pendant cette période, le reste du groupe connaît une période de grand turnover, bassistes, batteurs et même guitaristes changeant à presque chaque album.
En 2009, Arch Enemy met « The Root of All Evil » dans les bacs : un album spécial, puisqu’il ne contient que du matériel écrit avant l’arrivée de Gossow, mais interprété par elle. Cinq ans plus tard, dans un communiqué de presse, elle annonce qu’elle passe le flambeau à une autre femme – tout en restant business manager du groupe, une tâche qu’elle avait exercée tout au long de sa carrière.
Sa remplaçante n’est pas n’importe qui : Alissa White-Gluz, une Québécoise de onze ans plus jeune qu’elle, possède les mêmes capacités vocales et ne manque pas d’expérience. En effet, elle est active depuis 2004, lorsqu’elle a cofondé le groupe de metalcore The Agonist dans son Canada natal. Un groupe qui a aussi connu un certain succès, avec plusieurs disques et tournées internationales à l’appui.
Pour White-Gluz, le changement de groupe vient au bon moment, vu que The Agonist l’avait lâchée d’un coup après une longue tournée européenne. Dans une interview, elle a parlé des « journées les plus dures de ma vie », et a indiqué que « rejoindre Arch Enemy n’était pas dur, et le garder secret pour un certain temps non plus ». Depuis, la machine Arch Enemy tourne rondement avec des albums et des tournées régulières – tout comme des changements mineurs dans la composition du groupe.
Donc, si le mélange entre metal et mélodie vous botte et que vous avez envie de voir une des seules femmes fortes dans ce business, marquez le 10 juillet au crayon rouge !