Musique expérimentale
 : Yabba-Dabba-Doh !


Battles est encore un de ces groupes qui échappent à toute définition. Héritier de quelques formations qui ont marqué les esprits jadis, le groupe s’aventure désormais dans son propre univers musical.

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Ils n’ont pas perdu la guerre : Battles.

« I Have Battles in My Life », peut-on lire sur un des t-shirts du groupe. Et ce n’est pas si faux dire : la musique du – désormais – trio Battles est unique, et celles et ceux qui se disent fans de son travail peuvent très bien se déclarer membres d’une petite communauté de nerds. Cela ne veut par contre pas dire que l’univers musical de Battles soit vraiment difficile d’accès, ou que le groupe ne produise que des cascades de noise pour éprouver le mainstream.

Tout au contraire, les sons employés par le groupe sont généralement pop, les rythmes ne sont pas exagérément rapides et il n’y a personne qui vide ses entrailles en criant à tue-tête. Ce qui distingue Battles d’autres groupes est plutôt sa façon de travailler – qui sera d’ailleurs aussi thématisée lors de l’« Artist Talk » dimanche avant le concert. Le trio a pour habitude de se sampler lui-même et de créer ainsi une structure musicale faite de boucles qui s’enchaînent et se superposent. Rien de nouveau en somme, juste que Battles réussit cette prouesse en live, sans samples préenregistrés et surtout sans métronome. Chaque personne qui, une fois dans sa vie, a joué dans un groupe devrait savoir respecter cette aptitude – et attitude, vu qu’ils en font aussi une philosophie – hors du commun.

C’est que certains des membres ont œuvré antérieurement dans des formations qui font des émules jusqu’à nos jours. À commencer par John Stanier, le batteur, qui a débuté sa carrière dans Helmet, un groupe connu de nos jours par les trentenaires. Inventeur du « metal alternatif », c’est avant tout son style de percussions qui a inspiré des générations de batteurs. Dans un mid-tempo toujours assez lourd pour accompagner les riffs durs mais assez aérien pour y glisser son grain de sel, John Stanier fait aujourd’hui partie des meilleurs batteurs de sa génération. À ses côtés, on retrouve Ian Williams, qui officie à la guitare et aux synthés. Son ancien groupe – Don Caballero – fut un des fondateurs de la mouvance du « math rock », un rock instrumental dont le défi est la complexité des structures et des changements de tempo et de rythmes.

Fondé en 2002 à New York, Battles a voulu échapper au cirque du rock’n’roll en se situant dès ses débuts plutôt du côté de la musique expérimentale. Il est fort probable que leur membre d’antan, Tyondai Braxton, fils du compositeur contemporain Anthony Braxton, ait influencé les membres du groupe. En tout cas, le choix du label « Warp » indique un mouvement dans cette direction.

Après un EP – nommé « C/B » – et un single, c’est en 2007 que Battles publie son premier album, « Mirrored », qui a immédiatement conquis la presse et le public. Le même phénomène s’est produit lors de la publication de « Gloss Drop » en 2011 et du récent « La Di Da Di » en septembre de cette année.

Battles est avant tout un groupe qu’il faut voir sur scène. Et cela pas uniquement à cause de ses performances à couper le souffle, mais aussi parce qu’il en profite pour essayer des variations sur ses morceaux et surtout parce qu’il est – c’est vrai – dansable. Alors, celles et ceux qui ne veulent pas tirer une triste mine le soir de la Toussaint, rendez-vous à la Rockhal !

Ce dimanche 1er novembre à la Rockhal.

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