Après la publication d’une enquête du « The Times » concernant des abus sexuels en Haïti, notamment sur mineures, remontant à 2011, l’année du terrible tremblement de terre, les réactions ont été très rapides : tant le gouvernement britannique que la Commission européenne mettent en question leurs financements alloués à Oxfam UK, employeur des personnes incriminées. Des sponsors privés se retirent l’un après l’autre. Avec le recul, il est évident que la réaction d’Oxfam UK n’a pas été à la hauteur : si les suspects ont été immédiatement suspendus et licenciés après la conclusion de l’enquête interne, aucune plainte auprès des autorités haïtiennes n’a été déposée. Par contre, les instances européennes ont bien été informées des résultats de l’enquête. Mais Oxfam n’a pas mis en garde d’autres ONGD, de sorte qu’un des principaux incriminés a été embauché au Bangladesh où d’autres incidents ont eu lieu. L’affaire montre comment, même dans l’humanitaire, on n’est pas à l’abri d’un phénomène qui nécessite des mesures appropriées. Mais les réactions abruptes suite aux révélations récentes risquent de provoquer le contraire de ce qui est souhaitable : les programmes d’Oxfam profitent à des milliers, voire des millions de personnes parmi les plus vulnérables. Sanctionner une ONGD à cause des actions d’individus irresponsables peut mettre fin à des structures indispensables. Mais peut-être veut-on profiter de la situation pour se défaire d’une voix critique qui – à travers différents travaux de recherche très pointus – nous rappelle chaque jour que le fléau de la pauvreté est loin d’être éradiqué et que les pays riches n’assument pas leur responsabilité.
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