Photographie
 : Flâneries dans la capitale

von | 20.12.2017

La ville de Luxembourg change chaque jour un peu plus. L’exposition « Leit an der Stad, Luxembourg Street Photography 1950-2017 », actuellement au Musée de la Ville, permet de voir cette cité en mouvement et ces petites choses immuables dans les comportements humains, à travers plus de 200 photos.

Le noir et blanc est profond, contrasté et lumineux. Dans cette photographie de la Grand-Rue, prise par Marcel Schroeder en 1960, on reconnaît les façades luxembourgeoises, mais surtout ces voitures et ces tenues qui ne trompent pas. Les hommes portent des chapeaux, les femmes des manteaux à la mode d’alors. La circulation ne laisse planer aucun doute : il s’agit de la ville d’hier, de ce Luxembourg avant qu’il ne devienne empire de la finance.

Dans l’exposition « Leit an der Stad », le Musée de la Ville donne à voir une fascinante collection de clichés, dans le genre rebattu de la photographie de rue. Il y a du Robert Doisneau, forcément, dans ces images du passé, cartes postales d’un monde qui n’existe plus. Comme ce cordonnier, qui travaille les chaussures derrière sa vitrine, sous le regard curieux des passantes, ou ces enfants qui fument en cachette à Luxembourg, comme ils le feraient à New York ou à Paris. Mais plus que les images du poète français, cette sélection a un côté reportage fascinant.

Dans sa sélection de scènes urbaines et vivantes, le musée trace des lignes de concordance entre monde disparu et nouveau monde, celui de nos villes modernes, rapides, connectées et incontrôlables. Car, à part peut-être les modes vestimentaires, qu’est-ce qui distingue ces participant-e-s de la Schueberfouer immortalisé-e-s par Paulo Lobo en 2015 de ceux des années 1950 ? Rien, ou sinon une somme de détails que l’on aime à distinguer en s’approchant des tirages.

C’est ce qui rend l’expérience passionnante, entre ces photographes des années 1960 et leurs descendant-e-s contemporain-e-s du collectif Street Photography. Les premiers utilisaient la technique de l’argentique, contre le numérique aujourd’hui, mais l’objectif reste le même : capturer l’air du temps, l’instant fugace de la réalité de l’époque. Comme dans cette scène où se dessine au loin l’enseigne Monopol, pendant que des femmes tentent de dénicher de bonnes affaires dans des paniers posés au milieu de la voie. Les promotions sont devenues des soldes, l’argent a gagné mais les attitudes n’ont pas changé.

Le visiteur se prend alors au jeu du décryptage les images pour en apercevoir le moindre détail, tel un flâneur qui n’aurait d’autre but que de se balader dans la ville. La flânerie est d’ailleurs un des thèmes de l’exposition, aux côtés des commerces, du monde du travail, des activités de loisir.

Ces classifications n’ont au final qu’un aspect didactique dont on peut facilement se passer. Car quels que soient les thèmes abordés, l’importance est ailleurs, dans la vie qui jaillit de chaque image, dans le fragment qu’on n’avait pas aperçu au premier regard.

Le choix d’exposer des photographes comme Pol Aschman, Batty Fischer, Tony Krier, Édouard Kutter, Théo Mey, Marcel Schroeder et Marcel Tockert est aussi l’occasion de mieux comprendre la façon de photographier entre les années 1950 et 1970. Et si la technique a évolué, les photos des années 2000 ressemblent à leurs grandes sœurs : infiniment riches et tellement intrigantes.

Les gens de la ville n’en sont que plus attachants, à courir, en 1950 comme en 2017, après d’imperceptibles rêves.

Jusqu’au 31 mars 2019 
au Lëtzebuerg City Museum.

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