Le ministère de la Culture veut l’avis du public sur les « mesures sociales au bénéfice des artistes professionnels indépendants et des intermittents du spectacle » – et suit donc une des revendications nées du plan de développement culturel.
Qu’on doive parler de « mesures sociales » pour artistes est un héritage de l’époque où Maggy Nagel sévissait au ministère de la Culture. Avant elle, les mêmes aides étaient versées soit aux artistes professionnels indépendants, soit aux intermittents – sous deux régimes différents, mais sous l’appellation « statut d’artiste » et « statut d’intermittent ». La ministre libérale, croyant que les artistes étaient avant tout des gens qui ne savent pas comment générer des tonnes de flouze, genre des fainéants, voulait les abaisser au rang de parasites qu’ils étaient à ses yeux – et à ceux de certain-e-s fonctionnaires de son administration.
Ce changement de dénomination a été vécu comme une humiliation par le secteur. Car ne pas pouvoir vivre de son art au Luxembourg est aussi dû à la petite taille de la population et aux maigres retombées qui en résultent. D’autant plus que, surtout pour les métiers de la scène, une certaine flexibilité et donc une certaine précarisation est inhérente à l’exercice de la profession.
Pour refaire un pas en arrière et dans la bonne direction, le ministère lance donc une consultation publique sur la loi de 2014. Chaque personne concernée peut se manifester jusqu’au 1er décembre à l’adresse kep@mc.etat.lu