Pour ce samedi, les deux principaux syndicats appellent à une manifestation nationale des secteurs de la santé, des soins et du social. Ils sont prêts à aller jusqu’au bout pour obtenir raison.
« Ça suffit maintenant. » Nora Back, secrétaire centrale du syndicat santé, services sociaux et éducatifs de l’OGBL, ne mâche pas ses mots. « Nous espérons que les employeurs comprendront le message. Sinon, nous sommes prêts à aller jusqu’au bout, avec tous les moyens qui sont à notre disposition. »
Samedi, l’OGBL, largement majoritaire dans les secteurs concernés, mais aussi le LCGB appellent à une manifestation nationale. Leur revendication ? Une revalorisation des carrières dans le secteur d’aide et de soins (SAS) et au sein des hôpitaux, regroupés dans la Fédération des hôpitaux luxembourgeois (FHL).
Le SAS et la FHL ont des conventions collectives très similaires. Elles ont toutes deux été conclues en 1999, et leur article 28 respectif – qui les hisse au rang de services publics – prévoit un alignement des salaires et de l’évolution salariale sur ceux de la fonction publique. Les négociations au sein des deux secteurs sont donc liées à celles au sein de la fonction publique, menées entre l’État et la CGFP.
Après de longues années de blocages pour ce qui est de la fonction publique, un accord salarial a été voté, en mars 2015, à la Chambre des députés. 2,2 pour cent de plus par salaire, et une prime unique de 0,9 pour cent, voilà la principale composante de cet accord.
Un accord qui, par le même biais, a ouvert la voie à une renégociation des conventions collectives du SAS et de la FHL. Or, au sein de la FHL, les négociations ont été interrompues, après un an, du côté des employeurs. La proposition de l’entente patronale de procéder en deux temps – d’abord l’augmentation salariale et la prime, et plus tard la revalorisation des carrières – a essuyé un refus côté syndicats. Si bien que ce sera l’Office national de conciliation qui devra trancher.
« Il n’est pas question de continuer d’attendre une revalorisation », dit Nora Back. « Les carrières dans le secteur hospitalier, mais aussi dans le SAS sont sous-évaluées et donc sous-payées par rapport aux années d’études nécessaires et par rapport à la fonction publique. Cela fait bientôt 30 ans que nous nous battons pour cette revalorisation. »
20.000 salariés
Dans le SAS, la situation est encore plus compliquée. Ici, les négociations ne se font pas uniquement entre syndicats et employeurs comme au sein de la FHL, mais doivent inclure des représentants de quatre ministères. Syndicats, employeurs et ministères doivent se réunir au sein d’une commission paritaire sous la tutelle du ministère de la Famille. Or, malgré des demandes répétées depuis 2012, aucune réunion de cette commission n’a eu lieu.
Côté employeurs, l’entente patronale du secteur des soins Copas argumente que des augmentations salariales et une revalorisation des carrières auraient comme résultat une augmentation des tarifs pour les patients. Une logique que refuse d’accepter Nora Back : « Il est manifeste que nous avons droit à ces améliorations. »
Les deux principaux syndicats appellent donc à une manifestation des deux secteurs, ce samedi. Deux secteurs qui représentent, ensemble, environ 20.000 salariés et qui sont en pleine expansion.