Dans une tribune cosignée par une cinquantaine de journalistes, les pratiques de la holding luxembourgeoise Socfin et de son principal actionnaire Vincent Bolloré sont à nouveau mises en avant. Bolloré qui, en plus de diriger le groupe du même nom, est à la tête des conseils d’administration de Canal+ et de Vivendi, est extrêmement sensible quand les médias s’intéressent de près à ses activités africaines – dont le woxx s’est fait l’écho régulièrement. Jeudi 25 janvier, cinq nouveaux procès se sont ouverts contre Mediapart, « L’Obs », « Le Point » et les ONG Sherpa et ReAct. Selon la tribune, la Socfin et sa filiale camerounaise, la Socapalm, « reprochent des articles relatant les mobilisations de villageois et d’agriculteurs ouest-africains voisins d’exploitations gérées par les deux sociétés ». Ce n’est pas la première fois que les sociétés africaines de Bolloré se font accuser d’accaparement des terres par les médias et les ONG – et ce n’est probablement pas la dernière fois qu’elles engagent systématiquement des poursuites en justice. L’objectif pour Bolloré ne semble pas de gagner ces procès – il en a perdu la plupart, ou retiré ses plaintes juste avant –, mais d’utiliser l’appareil judiciaire comme un bâillon contre les critiques. Une pratique fréquente de certaines multinationales, comme le notent les signataires, qui s’apparente bel et bien à un abus judiciaire plutôt qu’à la réaction légitime d’un pauvre industriel français pilonné par une presse malveillante.
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