La nouvelle prison d’Uerschterhaff à Sanem a été inaugurée en grande pompe ce mercredi 30 novembre. Parallèlement, une manifestation organisée sur place par quatre associations en a dénoncé la construction, estimant que « 85 % des personnes actuellement détenues au Luxembourg n’y ont pas leur place ». D’un coût de 170 millions d’euros, l’établissement dispose de 400 places qui s’ajoutent aux 710 déjà existantes à Schrassig et à Givenich. Il sera exclusivement destiné à des hommes en détention préventive. Son ouverture répond ainsi aux exigences des textes internationaux qui préconisent une séparation entre détenus en attente de procès et détenus déjà condamnés. Le nombre de détentions préventives avoisine 50 % au Luxembourg, l’un des taux les plus élevés en Europe (29 % en France et 20 % en Allemagne). Sur les ondes de 100.7 dont il était l’invité mecredi, le directeur de l’Administration pénitentiaire, Serge Legil, a expliqué ce chiffre par la taille du pays : un grand nombre de suspects interpellés résidant à l’étranger, la justice n’a d’autre choix que de les incarcérer en attendant les conclusions des enquêtes. Autrement dit, si on les laisse courir, il y a peu de chance qu’ils remettent les pieds au Luxembourg pour répondre de leurs actes. Le dernier rapport de l’Administration pénitentiaire ne détaille pas les origines des détenu-es en préventive, mais le fait pour l’ensemble des personnes incarcérées : au 1er janvier 2022, 45,1 % des détenu-es étaient des résident-es étrangers-ères tandis que 54,9 % habitaient au Luxembourg. 64 % des détenu-es étrangers-ères étaient originaires de l’UE, 24 % d’Afrique, 6,8 % d’autres pays européens, 3 % d’Asie et enfin 1 % des Amériques.
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