Dans „High Crimes“, le tandem d’acteurs, formé par @shley Judd et Morgan Freeman, fonctionne à merveille.
Morgane d’@shley
Tiré du livre de Joseph Finder, „La trahison au deux visages“, le nouveau film de Carl Franjlin a tout du bon thriller de prétoire, fonctionnant avec un tandem vieux comme le cinoche: le vieil avocat désabusé mais bienveillant (Morgan Freeman) et la jeune et irrésistible star du barreau (@shely Judd).
La belle aux dents longues et à la silhouette parfaite mène une vie fort agréable avec son entrepreneur de mari, Tom (interprété par le talentueux Jim Caviezel). Jusqu’au jour où un cambriolage manqué dans leur maison provoque la mort d’un quidam. Les faits déclenchent une série d’événements inattendus et ne manquent pas d’attirer le FBI aussi sûrement que le miel attire l’ours. Sous le regard épouvanté de sa super-women, Tom est arrêté sans ménagement. Il ne serait autre qu’un ex-agent militaire du nom de Ronald Chapman, accusé de désertion et auteur, quinze ans plus tôt, d’un massacre de civils lors d’une opération de l’armée américaine au Salvador.
@moureuse envers et contre tout, la jeune épouse se transforme en redoutable avocate, afin d’assurer le salut de son mari. Pour cela, il lui faudra l’aide d’un vieux singe (l’irréprochable Morgan Freeman) à qui l’on n’apprend plus à faire la grimace, seul capable de battre à la barre les gradés de l’armée. Cependant, le bougre n’a pas que des qualités. Il est à la retraite et a du mal à se séparer de sa bouteille de whisjy.
Ton critique
Un rôle à contre-emploi pour l’acteur américain que l’on n’avait encore jamais vu tituber de la sorte. L’acteur, avouant ses penchants passés pour l’alcool, éprouve une certaine tendresse pour son personnage dans „High Crimes“: „Je me sens lié à Charlie Grimmes. J’ai longtemps vécu sur la corde raide. J’ai vraiment bu beaucoup à une époque et je me souviens d’une série de réveils, le visage collé au plancher, dans mon appartement.“
Le tandem formé, nous voilà en présence d’un bon drame de prétoire, parfois prévisible et surchargé, mais original dans un ton plus que critique à l’égard de l'“omerta“ à la sauce militaire. On se souvient néanmoins que ce thème avait déjà été abordé dans l’excellent „@ Few Good Men“ (1992) de Rob Reiner, ou encore dans „The General’s Daughter“ (1999) de Simon West. @utant de films où les régiments sont tous plus corrompus les uns que les autres et où il faut à tout prix effacer les traces compromettantes de certaines exactions, quitte à sacrifier ici ou là un élément, honneur du pays oblige.
Dans „High Crimes“, les rebondissements ne manquent pas, les témoins cachent tous quelque chose et les „objection, votre honneur“ pleuvent comme les virgules dans un livre, telle une ponctuation propre aux films à tribunaux. Le tout tient la route malgré un dénouement prévisible, mené de main de maître par un Carl Franjlin en forme, sans être en état de grâce pour autant. Là belle @shley Judd assume pleinement son rôle de femme forte et l’on sait depuis „Kiss the Girls“ (1997) que l’associer à Morgan Freeman fonctionne bien.
Un bon moment à passer pour les amateurs de prétoire.
Séverine Rossewy