ZACK SNYDER: La guerre en pixels

Le dernier cri des techniques d’animation est à l’honneur dans „300“, un opus relatant des faits pourtant historiques. Si les effets sont époustouflants, l’interprétation reste médiocre.

Si le cinéma d’animation digitale est maître des belles surfaces polies, il reste cepemdant loin derrière les profondeurs qu’offre le „vrai“ cinéma.

Après „Sin City“, Hollywood adapte avec „300“ une nouvelle bande dessinée signée Frank Miller. Plus sombre encore que le premier et encore plus violent qu’un film de Mel Gibson, „300“ permet aux jeunes spectateurs de découvrir que Leonidas n’est pas seulement la marque d’un célèbre chocolat mais bien le Roi de Sparte qui a régné de 490 à 480 avant notre ère. Le Roi qui a „inventé“ la démocratie et qui, grâce à sa bravoure et à l’héroï sme de ses trois cents guerriers, a réussi à tenir tête à Xerxès Ier et ses hommes venus de Perse pour envahir Sparte.

Si l’histoire de ce péplum nous plonge dans un passé extrêmement lointain, le cinéma qui permet de nous raconter cette histoire fait déjà partie du futur. Images de synthèse, du début à la fin, tournées uniquement en studio avec pour seul décor des panneaux bleus et verts, „300“ ne ressemble pas du tout au cinéma de papa mais plutôt au cinéma des „Seigneurs des Anneaux.“ On y passe plus de temps à essayer de faire la part des choses entre ce qui est vrai et ce qui est faux plutôt que de s’intéresser vraiment à l’histoire formatée pour assurer un succès certain.

Une chose est sûre, tous les acteurs sont vrais, même si les corps des Spartes ont subi quelques transformations digitales pour faire apparaî tre au mieux des pectoraux que nous ne pourrons jamais nous offrir. Mais l’interprétation – et principalement celle de Gérard Butler – déjà surnommé le futur Russel Crowe – est très convaincante tant aussi bien au niveau du physique que des expressions du visage. Et là, il n’y a pas eu d’intervention digitale

Pour le reste, tout est faux. On nage en pleine histoire virtuelle avec des cieux de toutes les couleurs, des décors issus de l’imaginaire de Frank Miller et des monstres à faire pâlir Peter Jackson. La technique est donc au centre de la réussite de ce film qui doit tout à son côté visuel éblouissant.

Néanmoins, l’abondance des ralentis dans les scènes de combat donne un certain aspect de jeu vidéo dont on se serait bien passé. Même le côté historique de l’histoire a subi quelques aménagements pour garder une linéarité au scénario et aussi un certain rythme au film.

Il faut dire que „300“ garde bien le rythme. Aucun temps mort n’est à signaler. Même le début, avec ce cours d’histoire sur les m´urs et coutumes des Spartes, est assez soutenu, et principalement par la voix off qui colle parfaitement à l’image. Quant aux scènes de combat, aussi sanglantes les unes que les autres, elles sont parfaitement chorégraphiées sur une musique de circonstance.

„300“ est d’ores et déjà reconnu par certains comme un film culte. Nous n’irons pas jusque-là. Il est certes un modèle cinématographique dans le genre mais aussi curieux que cela puisse paraî tre, dans le cinéma, il n’y a pas que le visuel qui compte. Et, même si les dialogues ont le mérite d’avoir été longuement travaillés et sortent des sentiers battus, le film ne parvient toutefois pas à être attachant, car le côté images de synthèse et une photographie sans âme plongent le film dans une ambiance glaciale et le spectateur prend alors un certain recul pour ne garder comme souvenir que le côté époustouflant de l’image virtuelle.
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300, à l’Utopolis


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