ARCELORMITTAL: La crise, la vraie ?

C’est une première : ArcelorMittal, dont on s’était habitué aux annonces de bons résultats, plonge dans la crise. Mais est-ce vraiment un danger pour la multinationale ?

Les chiffres sont formels : ArcelorMittal est en train de toucher le fond du bocal. La crise ne pouvait pas épargner un géant comme ArcelorMittal. C’est peut-être aussi le talon d’Achille des grandes multinationales de ne pas pouvoir se mettre à l’abri des grandes perturbations du marché.

Mais que s’est-il passé dans le cas d’ArcelorMittal ? Certes, les ventes sont en baisse, la demande s’est effondrée dans plusieurs secteurs, le chiffre d’affaires a diminué considérablement. De l’autre côté : 9,4 milliards de dollars de ? bénéfices. Ce n’est donc pas demain que Lakshmi Mittal devra fermer toutes ses usines pour cause de faillite.

Et pourtant, à en entendre la direction du géant du fer, la fin semble évitable mais proche. Même s’il a voulu jouer sur une note d’optimisme en arguant que le pire serait passé, Lakshmi Mittal prépare ses 326.000 employé-e-s à un rude futur. Car la crise – selon Mittal – pourrait se prolonger au-delà de 2010, 2011 même.

Ce qui laisse pleinement le temps aux manageurs de pondre encore des plans de restructuration, des coupes dans les plans d’investissement ou même simplement de licencier. La crise est le prétexte idéal pour cela. Pas moins de 9.000 emplois sont déjà menacés par les plans de restructuration qui misent sur les « départs volontaires », dont 400 dans l’administration au Luxembourg. On ne sait toujours pas si cette idée de se séparer de ses employé-e-s soi-disant « à l’amiable » a fait beaucoup d’adeptes, mais il serait étonnant si – encore et toujours dans le contexte de la crise – 400 personnes quitteraient leur emploi d’un coup. Le cas échéant, la direction a déjà annoncé qu’elle pourrait procéder à un plan de licenciement qui prévoit encore une fois 9.000 suppressions de postes dans le monde entier.

Toujours est-il que ces 9,4 milliards de dollars de bénéfices sont un signe de santé évidente pour une entreprise de la taille d’ArcelorMittal. Ils feraient donc mieux d’augmenter leurs investissements – comme ceux dans la formation par exemple ou dans différentes infrastructures – pour garantir la pérennité et la loyauté de leurs ouvriers au lieu de les traiter comme une masse négligeable prête à être remplacée par le prochain intérimaire du coin.

Mais peut-être aussi la crise a-t-elle quelque chose de bon pour ArcelorMittal, surtout en France. Récemment prise à part pour son protectionnisme, pour ses subventions au secteur automobile, la sidérurgie pourrait profiter aussi indirectement de ces aides. Car qui construit des voitures a besoin d’acier et une grande partie de la sidérurgie française se trouve entre les mains d’ArcelorMittal?

Comme quoi, être une multinationale par temps de crise ne présente pas que des désavantages, il suffit juste d’être implanté dans le « bon » pays.


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