Toujours friand de groupes pas comme les autres, l’Exit07 a inivité les légendaires Berlinois de To Rococo Rot.
Non, l’avant-garde n’est pas pourrie, malgré le nom : To Rococo Rot.
To Rococo Rot est l’une des pierres angulaires de la scène électronique, expérimentale, voire même post-rock européenne. Formés en 1995 par les frères Robert et Ronald Lippock respectivement guitariste et batteur de leur état, ils sont complétés par le bassiste Stefan Schneider – qui s’est notamment fait connaître pour son travail avec la formation électronique Kreidler. Au départ, To Rococo Rot devait juste être un projet musical accompagnant une exposition de lithographies. Mais rapidement, le projet se mue en véritable groupe et donne par la même occasion, à peine une année plus tard, naissance à un premier album éponyme qui sort sous le label expérimental culte Kitty-Yo : maison de toute une partie de l’avant-garde allemande de la fin des années 90 avec des artistes tels que Lali Puna, Couch ou bien encore Tarwater (groupe dans lequel Ronald Lippock joue également).
Les albums se suivent à une cadence presque métronomique: un nouvel opus presque chaque année, à commencer en 1997 par « Veiculo », qui marque leur collaboration avec le label City Slang, qui éditera également « The Amateur View » en 1999, puis « Music Is A Hungry Ghost » en 2001.
Musicalement, le trio se place aux confins de l’électro agrémenté de sonorités acoustiques et d’instruments organiques. Le minimalisme semble être le mot clef de leur composition.Ici, il n’y a pas d’artifices, ni d’explosions soniques : l’auditeur nage dans des ambiances à la fois apaisantes et mystérieuses, ce qui leur a souvent valu d’être associés à la scène post-rock émergente de cette période.
Après un repos bien mérité de presque trois années, To Rococo Rot signent sur le gigantesque indépendant Domino Records et sortent « Hotel Morgen » en 2004, suivi en 2007 de « ABC One Two Three », album concept rendant gloire au cinquantenaire de l’écriture Helvetica. 2010 marque leur grand retour avec l’album « Speculation » qui voit le trio en grande forme musicale, donnant à leur musique un aspect qu’on ne leur connaissait pas forcément. Plus organique et plus vivant qu’à l’accoutumée – ce que Schneider explique par leur enregistrement dans le studio de Jochen Imler du groupe Faust, qui est basé au plein milieu de nulle part et possède une logistique très rudimentaire. Cela leur a permis de se libérer des contraintes du studio et d’enregistrer ce nouvel album comme s’ils jouaient en live.
Il y a fort à parier que les amateurs de musiques expérimentales et d’électro minimaliste en auront encore une fois pour leur argent lors de cette prestation du trio teuton qui se produit quelques jours seulement avant Lali Puna, autre monument de l’avant-garde indie berlinoise, dans la même salle. Il faudra simplement espérer que le public sera au rendez-vous, vu le nombre important de concerts programmés le même jour en cette fin de mois de mai.
Plus d’infos :
www.myspace.com/torococorot
www.exit07.lu
