KROMMEN TUERM A GËLLE FRA: Allô la Chine, ici le Luxembourg !

von | 14.05.2010

Le Pavillon luxembourgeois semble remplir sa mission d’attirer l’attention des Chinois-es. La Gëlle Fra et l’exposition y contribuent, mais l’aspect le plus réussi est sans aucun doute l’architecture.

Bois cannelé, effets de lumière – l’intérieur de la tour est également une réussite architecturale.

Entre le Luxembourg et la Chine, il y a actuellement un différentiel horaire de six heures. Mais ce n’est pas le seul décalage : l’écoulement du temps semble différent d’un bout de l’Eurasie à l’autre. Ainsi, les expatrié-e-s
adaptent leur rythme de travail à l’environnement chinois : « Quand on appelle au Luxembourg et que plus personne ne répond parce que les bureaux sont fermés, on se rend compte qu’il est vraiment temps de s’arrêter aussi », a confiée une fonctionnaire en place là-bas. Cet écoulement du temps apparemment plus rapide est très apprécié par François Valentiny : « Au cours des deux ans passés, chaque fois que je suis arrivé à Shanghai, j’ai vu s’élever un peu plus le gratte-ciel en construction à côté de l’hôtel. » L’architecte du pavillon luxembourgeois vante la performance des constructeurs chinois, et regrette que, par rapport à la Chine si dynamique, l’Europe ne ferait que courir après.

« A plus long terme, ceci est l’endroit qui exerce le plus d’attraction, qui impulse le plus l’économie mondiale », renchérit Jeannot Krecké. Lors de la conférence de presse présentant la participation luxembourgeoise à l’Expo 2010, il en a rappelé la raison principale : « Faire savoir que nous existons. » En effet, lors de décisions d’investissement, le risque est que les consultants écartent un pays peu connu de la « shortlist » sur base d’un indice défavorable. « Notre but est d’obtenir une `interview‘, et alors nous avons notre chance », affirme le ministre de l’économie.

Si les intervenants se félicitent que le chantier n’a pas connu d’accident de travail, ils doivent admettre qu’ils ont connus deux déconvenues majeures. D’une part, la livraison de bière luxembourgeoise destinée au restaurant du pavillon est restée bloquée à la douane, engendrant une pénurie du précieux liquide symbole national. D’autre part, plus sérieusement, ils constatent qu’ils ont été lâchés par le secteur privé. « Quand, en 2006, l’Etat a décidé d’investir dix millions d’euros dans la présence luxembourgeoise à l’Expo de Shanghai, on espérait que les entreprises privées participeraient à hauteur de la même somme », se souvient Jeannot Krecké.
C’est le commissaire Robert Goebbels, ancien ministre de l’économie réputé pour ses bons contacts dans le monde des affaires qui a fait le démarchage. Visiblement dépité, celui-ci ironise : « On a recueilli à peine deux millions, personne ne voulait payer. Mais maintenant ils veulent tous venir, Chambre des Métiers, Ordre des Architectes, Rotary, et même les Femmes libérales se sont annoncées. »

Communication et complexité

Le succès médiatique de l’architecture du pavillon n’est sans doute pas étranger à cet engouement. Par rapport à notre visite en octobre (woxx 1038), la rouillure de l’acier spécial Corten s’est encore intensifiée, tirant la couleur du brun vers le rouge-orange. Le contraste avec la statue dorée et brillante de la « Gëlle Fra » produit un effet très favorable. On a dit que la statue attirait l’attention des Chinois-es à cause de son aspect classique ou de sa dorure. Mais à la voir de si près, on peut imaginer des raisons moins avouables de venir inspecter cette beauté légèrement vêtue. Avec le nu masculin « L’âge d’airain » de Rodin au pavillon français, notre « Campeuse bronzée » forme un couple explosif dans cette Chine officiellement très prude.

L’intérieur du pavillon, dont on ne pouvait guère se faire une idée durant la construction, transmet sur la face intérieure la géométrie complexe grâce au revêtement en bois cannellé. Cela est particulièrement visible dans la tour centrale, baignée d’une lumière magique due aux fenêtres judicieusement disposées en hauteur. L’endroit attire les visiteur-se-s, et les fauteuils à bascule qui y sont disposés rencontrent un succès inespéré. « Il faudra en rajouter, ainsi que des bancs sur la terrasse », commente Robert Goebbels, qui avait même proposé d’installer une aire de jeux en haut du pavillon. Il est vrai que les aménagements représentent toujours un compromis entre l’objectif de retenir les visiteur-se-s et celui de ne pas entraver leur flux si celui-ci devenait massif.

Quant au contenu, supposé présenter le grand-duché sous un jour favorable, il est ce à quoi on pouvait s’attendre en chargeant une agence de publicité de l’affaire. Les infographies, les clips qui s’affichent sur les écrans et les inscriptions célébrant le développement durable sont plaisantes à regarder, sans plus. Les exceptions étant le restaurant – dont l’offre devrait séduire Chinois-es et Occidentaux-ales – et le contenu des « totems », comme par hasard l’oeuvre d’un artiste, le cinéaste Jean-Louis Schuller. Les films diffusés sur de grands écrans verticaux mettent en scène des résidents luxembourgeois posant pour la caméra et accompagnés d’un commentaire off. Visuellement attachants, ils montrent par petites touches des aspects de la réalité luxembourgeoise et pourront être appréciés bien au-delà de la mission de communication pour laquelle ils ont été conçus.

Optimiser la communication entre Chinois-e-s et Occidentaux-ales est sans doute une affaire trop sérieuse pour la laisser aux publicitaires. La difficulté de l’exercice, rien qu’au niveau linguistique, est mise en évidence par l’odyssée du slogan décorant le mur du pavillon, « yi xiao yi mei ». La formule initiale de François Valentiny, « Small is beautyful too », avait été traduite de manière très littérale, donnant une expression chinoise sans force. Ensuite, quand le Consulat avait proposé la traduction actuelle, Valentiny s’était insurgé contre ce qui semblait signifier, une fois retraduit en anglais « As small as beautiful ». En fait, le sens de la formulation élégante mais un peu surannée serait plutôt « A la fois petit et quand-même beau », ce qui n’est pas si loin de l’intention initiale, en moins drôle toutefois.

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