Un des principes qui gouvernent nos mécanismes démocratiques est celui qu’on ne peut pas être à la fois juge et partie. Cela ne vaut pas pour tout le monde, comme le montre la mise en place récente au niveau européen d’un « Group of Experts in Bank Issues » (Gebi). Ce groupe, qui doit conseiller la Commission européenne en matière de réglementation bancaire, est composé presque exclusivement de banquiers. Dans une question parlementaire, François Bausch, pourtant réputé « pro-banques », s’inquiète de ce « lobbying inégal ». La réponse du premier ministre renvoie à l’expérience des consultations de la Commission, ouvertes au public : seuls les professionnels financiers « disposent des connaissances et de l‘expertise nécessaires pour répondre aux questions souvent complexes et techniques ». Juncker ne voit « rien d’étonnant » à ce que le Gebi soit composé de lobbyistes, puisque les membres ont été choisis « sur base de leurs connaissances reconnues et de leur expertise en matière de réglementation bancaire ». Avec le même argument, on pourrait écarter les syndicalistes des conseils d’administration des entreprises, ce qui plairait sans doute moins à Juncker. Il est vrai que le pays dont il est le premier ministre a bâti sa fortune sur des lois exploitant les lacunes des réglementations financières, au moyen de lois bancaires … écrites par des banquiers.
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