Dans le périodique « forum », Stéphanie Kovacs, qui a publié en 2009 son travail de candidature pour le stage pédagogique sur le Parti communiste, vient d’être fustigée par l’historien Henri Wehenkel d’être « prisonnière de son schéma d’interprétation ». L’historienne ne semble effectivement pas s’être débarassée d’un mélange de naïveté et de hardiesse déjà visible dans « Communisme et anticommunisme 1917-1932 », paru en 2002 – travail pourtant accompagné par les conseils de… Henri Wehenkel. Le nouveau livre, lui, est introduit par les paroles bienveillantes de Charles Barthel. Déjà son titre classant le courant communiste dans l’« extrême-gauche » est pour le moins discutable : ce choix n’est d’ailleurs discuté nulle part dans le livre. Kovacs semble également très convancue que le PCL était essentiellement une courroie de transmission des « directives de Moscou ». Si Wehenkel constate à ce sujet que « L’explication policière de l’Histoire comme conspiration du démon nous empêche de voir ce qu’il y a de nouveau et de fécond dans le passé », c’est néanmoins un peu trop simple. Le degré de dépendance – ou d’indépendance – du PCL est une question intéressante, que peu de chercheurs et chercheuses, notamment de la gauche, n’ont abordé jusqu’ici.
Kovacs, Stéphanie: L’extrême gauche au pouvoir : stratégie et politique du Parti Communiste Luxembourgeois de la fin de la Seconde Guerre mondiale au début de la Guerre Froide (1945-1947). Paris : Books on demand, 2009.