CONSOMMER CONTRE LE NUCLÉAIRE: Verts, mes électrons !

von | 03.06.2011

Que choisir en matière d’électricité ? Cinq produits sont labellisés « verts » par les ONG, mais deux fournisseurs seulement peuvent faire valoir une orientation écologique crédible.

A quelque chose malheur est bon. La catastrophe de Fukushima a alarmé l’opinion publique quant aux dangers du nucléaire… et amené de nombreux-ses citoyen-ne-s à s’interroger sur la provenance de leur courant électrique. Cette question a été ramenée de la sphère politique vers la sphère marchande par des déclarations comme celle du ministre de l’économie Jeannot Krecké, rappelant que seulement quelques pour cent des consommateurs avaient choisi de passer à l’électricité verte. Les organisations écologistes ont certes rappelé que des mesures politiques pouvaient être prises – restreindre l’importation de courant nucléaire, hâter la mise en oeuvre des énergies renouvelables – mais ont fini par se plier au jeu. Fin avril, Greenpeace, le Mouvement écologique et Eurosolar avaient présenté le classement actualisé des offres de courant vert au Luxembourg (woxx 1108).

Depuis, plusieurs fournisseurs d’électricité ont encore « verdi » leur gamme de produits, et les trois ONG viennent de publier une mise à jour. Annonce la plus spectaculaire, celle de Jeannot Krecké jouant les porte-parole de la société Enovos, au capital en partie public, lors d’un débat sur la politique énergétique à la Chambre : Par défaut, l’ensemble des ménages clients seraient alimentés en électricité verte à partir d’octobre prochain. Plus discrètement, le profil des produits « Switch blue » d’Electris et « Terra Invest » de Sudstroum a également évolué. Le choix n’en est pas devenu plus facile, mais, comme indiqué il y a un mois, le woxx a examiné l’offre en détail.

Tout d’abord, on relève que les trois ONG font la fine bouche par rapport au courant standard soi-disant vert d’Enovos. S’il est effectivement « propre » – sans nucléaire, ni charbon – ce produit ne satisfait pas au critère de l’« utilité supplémentaire ». En effet, les ONG estiment qu’en plus d’être produit à partir d’énergies renouvelables, l’achat de « courant vert » devrait directement contribuer à la construction de nouvelles centrales « vertes ». Ce critère est depuis longtemps rempli par les produits ciblés « nova naturstroum » d’Enovos, « green_energy » de LEO et « eida.green », et depuis peu par « Switch blue » et « Terra Invest ».

Les esprits tordus suggéreront que le comportement le plus écologique serait alors d’acheter du courant nucléaire – le moins cher – et de faire don de la différence de prix à Eurosolar… On ne peut cependant faire abstraction de l’aspect symbolique de l’électricité verte : afficher, à travers un choix de consommation, son engagement contre le nucléaire et le réchauffement climatique. En ce sens, il est normal que les trois ONG n’examinent pas seulement la nature d’un produit, mais aussi l’orientation générale de la société qui le propose, même si ce n’est pas un critère d’exclusion. Ainsi, on constate qu’Enovos, LEO et Electris continuent à vendre de l’électricité « sale », issue d’énergies nucléaire ou fossile, notamment aux clients professionnels.

Aux yeux du woxx, jusqu’ici client de LEO, cela constitue une raison suffisante de changer de fournisseur – d’autant plus que Sudstroum montre qu’il est possible d’en faire autrement pour une structure communale. Malgré l’intérêt particulier de « nova naturstroum », le seul courant vert à être produit « en temps réel », l’orientation de la société Enovos nous semble trop équivoque en matière environnementale.

Parmi les deux fournisseurs restants, Eida est bien le seul à vendre à l’ensemble de ses clients un courant non seulement « propre » mais aussi « vert » au sens des ONG. C’est d’ailleurs la raison d’être de cette société fondée avec l’idée de mettre à profit la libéralisation du marché de l’électricité en Europe pour promouvoir les énergies renouvelables. Il faut chercher ailleurs l’intérêt du produit « Terra Invest », à ne pas confondre avec le courant standard « Terra », propre mais pas vert. En soutenant Sudstroum, on soutient l’expérience unique d’obliger l’ensemble des clients d’une ville à renoncer à l’électricité « sale ». Cela est risqué du point de vue commercial mais payant du point de vue écologique – et montre une voie à suivre plutôt politique que marchande.

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