SERVICES SECRETS: Et ça vous étonne ?

von | 13.12.2012

Qui a espionné qui et pour le compte de qui ? Etait-ce légal ? Des questions intéressantes, mais probablement superflues. Se bercer dans l’illusion d’un espionnage propre et contrôlable revient à méconnaître sa nature profonde.

Résumons : l’affaire autour du Service de renseignement de l’Etat (SREL) a fait émerger plusieurs choses. Primo, que le SREL accumule un grand nombre d’informations, y compris sur la dissidence politique, notamment à gauche, mais pas uniquement. Secundo, que le SREL participait à l’hystérie paranoïaque durant la guerre froide. Tertio, que la fin de la guerre froide n’a pas eu raison du SREL, tout comme elle n’a pas eu raison de l’OTAN. Quarto, et c’est probablement le plus étonnant : qu’il y a toujours des gens qui s’en étonnent.

La question est la suivante : faut-il vraiment s’insurger des écoutes présumées que le Service de renseignement aurait menées ou mènerait toujours, ou des fiches qu’il aurait rédigées ? Un Etat se caractérise par sa nature intrinsèquement répressive. Une répression qui peut certes être plus ou moins balisée par un arsenal juridique, mais qui, en fin de compte, protège notamment les intérêts supérieurs poursuivis par l’Etat en question.

Dans cette affaire, deux attitudes se confrontent : celles et ceux qui pensaient qu’une forme d’Etat de droit exonérerait l’Etat de ses « dérives » – en d’autres termes, que l’idéologie (Etat de droit, séparation des pouvoirs) devancerait la matière (intérêts capitalistes à moyenne ou grande échelle) ; à ces effarouchés qui tombent des nues s’opposent ceux qui s’en étonnent moins, mais pour lesquels l’affaire tombe à pic afin de démystifier la bonhomie du régime.

Penser que l’Etat aurait pu abolir le SREL suite à la dissolution du supposé ennemi systémique, revient à méconnaître la nature profonde du régime actuel. La disparition de l’URSS n’a pas pour autant effacé les risques de déstabilisation sociale, au contraire, affirmeront certains. Si les sympathisant-e-s des Etats liés au Pacte de Varsovie étaient fichés, mis sur écoute ou filés, c’est un spectre encore bien plus large, et potentiellement plus déstabilisant pour le système en place qui était ou est sous surveillance : membres d’associations tiers-mondistes, opposants anti-nucléaires, pacifistes, syndicalistes. La liste est longue.

Un des principaux « arguments de vente » du Luxembourg envers le capital reste sa phénoménale « stabilité sociale », autrement plus nécessaire depuis la conversion de l’économie luxembourgeoise en place financière. Certes, celle-ci a été garantie pendant longtemps par un système efficace de redistribution des richesses, mais aussi par un système efficace de surveillance et de prévention des troubles sociaux ou politiques. Dans le dialogue tronqué entre l’ancien chef du SREL et le premier ministre mis en ligne cette semaine, les deux tentent de minimiser, voire de se distancier des fichages politiques. La ficelle est grosse, mais cela participe d’un jeu sur plusieurs bandes, digne d’un John le Carré. Car la mission du SREL reste la même : empêcher ou à défaut contenir de potentiels troubles sociaux ou politiques. Les politiques, journalistes, mais aussi syndicalistes ou membres d’ONG constituent dans cette logique des cibles de choix.

Souvenons-nous à cet égard de la frayeur occasionnée en 2009, lorsque le Cercle de coopération publia l’étude du professeur Rainer Falk qui accusait la place financière d’être le refuge de l’évasion fiscale issue des pays en voie de développement. La machinerie se mit en marche : le texte fut discrédité sur base de (probables) erreurs factuelles et des pressions furent émises afin qu’il disparaisse de la circulation. De toute évidence, un nerf de la place financière – et donc de la raison d’Etat impliquant des intérêts dépassant de loin le seul Luxembourg – fut touché. Sans pouvoir en apporter une preuve quelconque, gageons que le SREL s’intéressa à l’affaire. Sans parler, on a tendance à l’oublier, de la rocambolesque affaire « Waassergaass », où un agent du SREL aurait été surpris dans les locaux de la CGFP alors en plein conflit avec le gouvernement sur la réforme du système de pensions de la fonction publique. Et cela faisait une dizaine d’années que l’URSS s’était dissoute.

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