Un ministre de l’Économie en plein état de galvanisation après que la Commission européenne a donné feu vert aux plans de reprise de l’aciériste italien Ilva.
Étienne Schneider n’est pas content, il « déplore » et « regrette » la décision de Bruxelles d’autoriser la reprise de Ilva par Arcelormittal – qui implique la revente de l’usine de galvanisation de Dudelange à cause des accords sur la concurrence. Schneider, qui voulait se montrer combatif pour garder cette usine dans le giron du presque monopoliste indien – et dans le conseil d’administration duquel il a des relais, comme son prédécesseur Jeannot Krecké –, a été pris de court par la Commission européenne, qui ne voulait pas rendre publique sa décision avant la fin du mois.
Cela rend aussi un peu caducs ses plans de rencontre avec Aditya Mittal ou avec Vladimir Lisin le « Chairman of the Board of Directors » de NLMK, un aciériste russe intéressé à reprendre l’usine de Dudelange en package avec des sites près de Liège. Selon les confrères de RTL, d’autres producteurs d’acier seraient intéressés à reprendre l’usine aussi.
Ce qui rend le chaos et la confusion sur le futur du site au sud du pays presque parfaits. En plus, il ne reste presque plus de marge de manœuvre au ministre socialiste pour éviter que l’usine ne tombe dans l’escarcelle du meilleur offrant. Les concertations avec les syndicats OGBL et LCGB n’y ont pas changé grand-chose non plus. Pour une fois que Schneider voulait s’opposer au capitalisme sauvage, c’est un beau raté.
Et une occasion en or pour l’ADR de tirer sur l’ambulance. Dans un communiqué de presse, les populistes de droite rejouent leurs classiques avec le « diktat de Bruxelles » auquel Schneider se serait soumis, mettant en danger la « souveraineté étatique » du Luxembourg. S’ils tenaient le même discours sur la place financière – dont le cœur du modèle est justement la vente de la souveraineté nationale luxembourgeoise à des buts parfois très peu louables –, ils gagneraient vachement en crédibilité.