Attentats et religion : Bien sûr qu’il y a un lien

Une fois de plus, la folie djihadiste est responsable de dizaines de morts. Et une fois de plus, une partie de l’opinion publique prétend que cela « n’a rien à voir avec la religion ».

(Photos : Pixabay)

On s’habitue à tout. Il y a deux ans et demi, quand une partie de la rédaction de « Charlie Hebdo » et les clients d’un supermarché cacher se faisaient massacrer par des djihadistes qui avaient prêté allégeance à Al-Qaïda ou à l’« État islamique », une onde de choc semblait traverser l’Europe : une attaque contre la liberté de la presse, contre la communauté juive, en plein cœur de Paris, au centre de l’Europe !

Entre temps, l’Europe et le monde ont connu toute une série d’attentats sanglants. Il y a eu le Bataclan, Bruxelles, Nice, Berlin, Manchester, Londres. Il y a eu aussi Kaboul, Bagdad, Ouagadougou, Homs et tant d’autres. Dans presque tous les cas, des civils étaient pris pour cibles, des gens qui n’avaient rien demandé à personne, qui étaient « au mauvais endroit au mauvais moment ». Comme si la folie meurtrière ne pouvait pas frapper n’importe où, à n’importe quel moment, sans raison apparente.

La folie meurtrière des attaquants n’est rendue possible que par la dimension totalitaire de la religion.

En Europe, et probablement ailleurs aussi, les pouvoirs publics ont agi, réagi sous la pression de l’opinion publique, décrété des états d’urgence, durci le droit commun, mobilisé des centaines et des milliers de policiers et de militaires. Les services secrets travaillent sous haute pression depuis des mois, des dizaines d’attentats sont empêchés tous les mois.

Et pourtant, des attaques continuent d’avoir lieu. La dernière ville à avoir été frappée en Europe ? Barcelone, ville cosmopolite et ouverte au monde par excellence, ville où, il y a quelques mois encore, des centaines de milliers de personnes défilaient – derrière la maire Ada Colau – pour réclamer l’accueil de plus de réfugiés. 21 morts, dont cinq terroristes, mais aussi des locaux, des touristes, des enfants, des jeunes et des adultes, 130 blessés.

Et comme après chaque massacre, tandis que les uns font allègrement l’amalgame entre musulmans et terroristes islamistes, d’autres s’empressent de dire que « tout cela n’a rien à voir avec l’islam », que l’on ne peut pas être religieux et perpétrer des meurtres.

Et si tout cela n’était que du baratin ? Si ça témoignait plus d’une posture défensive envers les habituelles attaques post-attentats de la droite que d’une analyse fondée ? Pourquoi un massacre explicitement commis au nom d’un dieu n’aurait-il rien à voir avec la religion ? Pourquoi un groupe terroriste s’appelant « État islamique » n’aurait-il rien à voir avec l’islam ? Comment expliquer que le cerveau du groupe qui est responsable de l’attentat de Barcelone est… un imam ? Et comment ignorer ces passages particulièrement violents, appelant à la guerre sainte qui se retrouvent dans les écrits religieux ?

Oui, ces massacres ont bien à voir avec la religion. Ils témoignent de la volonté hégémonique inhérente à toute religion. La folie meurtrière des attaquants, leur hostilité absolue par rapport à toute vie, y compris la leur, tout ça n’est rendu possible que par la dimension totalitaire de la religion. Vouloir tuer des civils sans distinction aucune, tuer pour tuer, il n’y a que la religion pour le légitimer : de toute façon, les bons finiront au paradis et les tuer c’est leur rendre service, et tous les autres brûleront en enfer.

Comment y faire face ? Déjà, en reconnaissant le côté religieux de ces actes. Puis en faisant une distinction claire et nette entre les djihadistes et la très grande majorité de la communauté musulmane, qui elle n’a rien demandé à personne. Et, enfin, en affirmant haut et fort que la terreur religieuse ne viendra jamais à bout de la solidarité, du respect mutuel et de l’ouverture d’esprit.


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