GUERRE D’ESPAGNE: Récupérer la mémoire

Alicia Alted Vigil est professeure d’histoire. Elle est notamment spécialiste de la guerre civil et de l’exil espagnol qui s’ensuivit.

ALICIA ALTED VIGIL
est professeure d’histoire contemporaine à l’Université Nationale d’Education à Distance de Madrid (UNED) et membre du Réseau européen Exilio et de la direction d’AEMIC (Association pour l’étude des exils et des migrations ibériques contemporains). Lundi 23 novembre, à 19h30, au casino de Bonnevoie, elle tiendra une conférence intitulée: Les exilés républicains espagnols dans une Europe en guerre.

woxx : Peut-on parler d’étapes ou de moments marquants de l’exil
républicain espagnol ?

Alicia Alted Vigil : L’exil strictu sensu se produit suite à la défaite du front catalan, le 26 janvier 1936. mehr lesen / lire plus

LITTERATURE ESPAGNOLE: « Ces jours bleus et ce soleil de l’enfance »

Parmi les exilés qui n’ont pas eu l’occasion de retourner en Espagne se trouve le poète Antonio Machado, décédé à Collioure le 22 février 1939, quelques jours après avoir traversé la frontière. Le professeur de littérature espagnole de l’université de Saragosse, José-Carlos Mainer donne des détails sur son sort et son art.

ANTONIO MACHADO
Poète espagnol, né en 1875 et mort en 1939. Il fut un membre du mouvement littéraire connu sous le nom de génération de 98. Ses textes mélancoliques et intimistes racontent son amour de la terre mais aussi les tragédies qui le frappèrent de son vivant, comme la mort de sa jeune femme Leonor.

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SELMA HADROVIC-SCHAULS: Aidez-moi, j’ai un accent

Après « Sevdah de luxe », Selma Hadrovic-Schauls, née à Mostar en 1962, présente son nouveau travail : le CD « Aidez-moi, j’ai un accent ». Le lancement a eu lieu par des concerts à la Philharmonie et dans le cadre du 1er mai à Neumünster.

woxx : Depuis « Sevdah de luxe » en avril 2002 (1) jusqu’à « Aidez-moi, j’ai un accent », qu’est-ce qui a changé en vous ? Quelle est l’évolution depuis le travail précédant ?

Selma Hadrovic-Schauls : En 2002, suite au démembrement de l’ex-Yougoslavie, j’ai voulu présenter mon histoire en chantant comme je le faisais avec les amis de mon pays, pour soulager la douleur et garder les souvenirs. mehr lesen / lire plus

HANDICAP: L’essentiel est invisible

José Alfaro Gómez est né à Cadix en 1965, dans une famille de cinq enfants. Il est agent de développement social. Depuis septembre 2007, il travaille au Luxembourg, en tant que stagiaire dans le cadre du programme pilote du Parlement européen en faveur des personnes handicapées. Il interviendra lors de la soirée documentaire du 23 février, dédiée au thème « Handicap et accessibilité », dans le cadre de la troisième édition d’ « Autres Regards » – qui aura lieu au centre culturel de rencontre de l’abbaye de Neumünster.

On voit mal qu‘il voit mal, pourtant José Alfaro Gómez a été discriminé à cause de son handicap.

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LITTERATURE: Se souvenir du passé

Dans son roman „El vano ayer“, l’écrivain espagnol Isaac Rosa s’interroge sur la perception actuelle de la période franquiste. Entretien sur des questions de mémoire.

woxx: Au début de votre roman, vous posez la question ‚Sera-t-il possible, finalement, que le roman ne soit pas vain, mais nécessaire?‘ Nécessaire pour qui et pour quoi, en fait?

Isaac Rosa: Le voeu que le roman ’ne soit pas vain, mais nécessaire‘ relève plus de mes intentions en tant qu’auteur que de la perception éventuelle qu’en ont les lecteurs. Pour moi, un roman ’nécessaire‘ doit tenter d’esquisser une image du franquisme et ouvrir un débat, poser les bonnes questions, c’est-à-dire, son but ne doit pas être seulement de distraire le lecteur. mehr lesen / lire plus

DANSE: Pas d’art sans éthique

Danseur, chorégraphe et auteur d’une déontologie de la danse: l’Espagnol Javier Latorre présente son spectacle „Rinconete y Cortadillo“.

Javier Latorre danse à Paris en 1992. Désormais il consacre son talent à la chorégraphie.

Maestro et enseignant, ces deux qualificatifs apparaissent dans votre manifeste déontologique paru en 2001. Comment vous décririez-vous?

Javier Latorre: Lorsque je monte des chorégraphies ou lorsque j’étais danseur, je me considère et me considérais „maestro“, parce que je suis quelqu’un qui fait très bien son travail. Mais je me considère également comme un bon enseignant. En fait, j’ai une des meilleures équipes de danseurs d’Espagne.

Qu’est-ce qui vous caractérise en tant qu’enseignant? mehr lesen / lire plus

PILE ET FACE (4): PABLO SANCHEZ TRUJILLO: Cent pour cent espagnol, cent pour cent luxembourgeois

C’est à l’âge de onze ans que Pablo Sánchez Trujillo est arrivé au Luxembourg. Il est devenu entrepreneur, tout en militant dans des mouvements de gauche, persuadé qu’il faut se battre pour une société plus juste et plus égalitaire.

Woxx : Pablo, comment êtes-vous arrivé au Luxembourg?

Pablo Sánchez Trujillo: Ce n’est pas moi qui ai choisi. Mon père y habitait tout seul pendant deux ou trois ans. Je suis venu le rejoindre avec ma mère. Et nous sommes restés.

Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance et adolescence?

Mes souvenirs d’Espagne, de mon enfance, sont heureux. Ceux du temps après mon arrivée ici le sont moins, à cause du dépaysement, du climat … J’ai fait ma scolarité ici, avec tous les problèmes d’un enfant qui change de pays à l’âge de onze ans, notamment la différence de langues. mehr lesen / lire plus

PILE ET FACE (3): MIGUEL BETEGON: „Le lieu idéal n’existe pas“

„Mon chez-moi est l’endroit où se trouvent
mes livres“ …

Miguel Betegón: „Quand on aime quelque chose on s’y implique de plus en plus.“

D’apparence tranquille et posée, il est grand, brun et possède une voix belle et sonore. Tout petit, il voulait devenir employé des transports publics. Désormais, il en est plutôt devenu client. „Je travaille à la Cour des comptes européeenne et collabore au Cercle culturel Antonio Machado, ce qui me permet d’employer mon temps libre d’une façon très agréable et, je crois, constructive“.

woxx: Quel a été votre parcours professionnel au Grand-Duché jusqu’ici?

Miguel Betegón: Je suis venu d’Espagne en février 1988. mehr lesen / lire plus

PILE OU FACE (2): „Je veux garder ma liberté“

Si le papillon bat des ailes en Asie, le monde change.“ (Lao-Tse)

Jeannot Schmitz: „Si on est prêt à affronter les défis, on peut travailler n’importe où.“

Les cheveux longs, des petites lunettes „à la Trotski“- on pourrait s’imaginer que Jeannot Schmitz fait partie d’un groupe de musique ou d’un mouvement Post-soixante-huitard. C’est pourtant au Bureau des Enregistrements et domaines qu’il nous accueille. Surprise.

Woxx: Jeannot, que faites- vous pendant les heures de bureau?

Jeannot Schmitz: Je travaille dans un service de l'“Enregistrement“ qui concerne l’application directe d’un taux de TVA inférieur au taux normal. Je reçois le courrier des demandeurs, je le trie, et je vérifie si les demandes sont bonnes pour accord ou à refuser. mehr lesen / lire plus

MARTINE PINZI: „Nous nous sommes enfermés dans de petites prisons“

Femme issue de l’immigration italienne, née en France, ancienne frontalière et résidant depuis sept ans au Grand-Duché. Responsable depuis 1986 de l'“International Kindergarten Luxembourg“, citoyenne militante pour la paix, mère et grande-mère. Voilà, en bref, Martine Pinzi.

Pour Martine Pinzi „Tous différents, tous égaux“ est un slogan qu’il faut savoir vivre sur le terrain.

woxx: Expliquez-nous le concept de l'“International Kindergarten“.

Martine Pinzi: Il a été crée par un collectif de femmes anglo-saxonnes et danoises, avec le but initial de donner aux enfants – anglo-saxons, américains et scandinaves, au départ – la possibilité de se retrouver et de jouer ensemble quelques jours par semaine. mehr lesen / lire plus

HENRI WEHENKEL: Résister ne se conjugue pas au passé

A l’occasion du „2e Forum social européen“ à Paris, nous nous sommes entretenus avec Henri Wehenkel, un des participants luxembourgeois, professeur d’histoire à la retraite, historien, chercheur, politiquement engagé „depuis toujours“, mais jamais politicien.

woxx: Parti communiste, Déi Lénk, ABI-L, Comité pour une paix juste au Proche-Orient Ù Tout cela fait-il partie de „votre“ résistance globale?

Henri Wehenkel: Bien sûr. Nous assistons à l’expansion du darwinisme social: la lutte de tous contre tous pour la survie. Ce qui est nouveau par rapport à ce qu’on vivait il y a 20 ou 30 ans c’est non seulement la disparition de la séparation entre le premier et le deuxième monde, mais aussi la „tiers-mondialisation“ du premier monde. mehr lesen / lire plus

SERGE HOFFMANN: La résistance ne se limite pas au combat patriotique

Entretien avec
Serge Hoffmann, président actuel des „Amis des Brigades
internationales – Luxembourg“.

„Au Luxembourg, 102 personnes se sont engagées dans les brigades internationales“. A côté d’être président des „Amis des Brigades internationales – Luxembourg“,
Serge Hoffmann est aussi conservateur des archives nationales.

Tout commence en novembre 1997, quand de nombreuses personnes ont rendu hommage aux volontaires des Brigades internationales partis du Luxembourg. Le sculpteur Lucien Wercollier a offert une oeuvre, inspirée par ses souvenirs de guerre, intitulée „-No pasarán!“, le cri le plus emblématique de la résistance anti-franquiste. En 1998 a été créée l’a.s.b.l. „Amis des Brigades Internationales-Luxembourg“ (ABIL) et chaque année celle-ci honore les personnes qui sont parties se battre pour le gouvernement démocratiquement élu de la deuxième république espagnole. mehr lesen / lire plus

NI VU NI CONNU: METIERS SANS VISAGE (FIN): Une vie derrière le rideau

A regarder ses yeux magnifiques et son beau sourire, on l’imaginerait bien dans un rôle d’un de nos films préférés. Elle, par contre, a choisi de rester en arrière-plan. „Ma place est derrière le rideau. C’est là où je suis le plus utile.“

Aurélie Elich: „Les films d’époque, c’est passionnant. C’est le cas par exemple du film réalisé par Peter Webber „La jeune fille et la perle“ où j’ai travaillé avec Jenny Shircore, qui a reçu l’Oscar du meilleur maquillage pour le film Elizabeth.“

Aurélie Elich est Bruxelloise, elle a 25 ans et travaille depuis sept ans comme maquilleuse professionnelle. Depuis deux ans, elle vit au Luxembourg, où elle aide les acteurs et les actrices à „se mettre dans la peau de leur personnage“. mehr lesen / lire plus

NI VU NI CONNU: METIERS SANS VISAGE (3): Au-delà du masque

Oscar García Martín a 33 ans, il vit au Luxembourg depuis 1993. Enfant immigré en Belgique, une des voix espagnoles du petit train de la Pétrusse, animateur de radio, doubleur de films, figurant, comédien, interprète, traducteur, un véritable „spécialiste“ dans des métiers sans visage.

Oscar García Martín, multitalent qui voudrait, en plus, savoir chanter de l’opéra.

woxx: Quelle impression vous donne votre voix dans le petit train de la Pétrusse?

Oscar García Martín: Je ne l’aime pas! Je la trouve artificielle. Depuis lors, j’ai beaucoup travaillé ma voix. J’ai étudié au Conservatoire, je joue du théâtre et j’apprends à chanter. En fait, la voix qui me plaît vraiment est celle de Mélusine, qui est celle d’Alicia de Medina Rosales. mehr lesen / lire plus

NI VU NI CONNU: METIERS SANS VISAGE (2): Une vie de cinéma

Depuis ses débuts aux „Vox“, Jean Defrang est devenu le projectionniste le plus réputé du Luxembourg. Surtout à cause de ses débuts aux côtés de Fred Jung, ancien et célébrissime directeur de la Cinémathèque luxembourgeoise.

Jean Defrang sur le métier de projectionniste de films: „Par le passé, il fallait tout regarder, l’image, le projecteur, ce n’est plus comme ça aujourd’hui. Il n’y a plus de gens qui font ça avec leur coeur.“

woxx: Comment êtes-vous devenu projectionniste?

Jean Defrang: Aux débuts des années 50, quand j’étais gosse, il y avait un cinéma de quartier à la Côte d’Eich, le „Florida“, où l’on projetait des films d’action, comme „Zorro“ et j’y traînais tous les dimanches. mehr lesen / lire plus

NI VU NI CONNU: METIERS SANS VISAGE (1): „Je préfère regarder les gens dans les yeux“

Marcel a 25 ans, il est Luxembourgeois, marié et il travaille comme standardiste d’une compagnie de taxis. Entre un appel et l’autre, nous avons réussi à mener une petite conversation.

Marcel: Devinez quelle voix il a …

woxx: Comment se passe votre journée de travail?

Marcel: Je commence à 7.30 heures, j’attends que les courses arrivent, que les chauffeurs s’annoncent, on contrôle si tout le monde est là et on démarre. Je finis à 15.30 heures. En général toutes les journées se ressemblent. Mon père travaillait ici et, lorsqu’il a pris sa retraite, j’ai fait la demande pour ce
poste. Je venais le voir parfois. mehr lesen / lire plus

HERALDO SALAS ASTUDILLO: „Patte de chien“

Le Chilien Heraldo Salas Astudillo est né entouré du rythme du tango et a fait partie de l’opposition à Pinochet. Il s’est fait une réputation au Luxembourg en tant que musicien, mais aussi comme cuisinier hors pair.

Né à Valparaíso (Chili) en 1953, Heraldo Salas Astudillo est arrivé en Europe en 1996. Il a d’abord atterri à Louvain-la-Neuve et, depuis cinq ans, il réside au Luxembourg où il s’est fait une réputation à cause de son activité de professeur de musique, mais aussi comme bon cuisinier. „C’est normal“, dit-il, „chez-moi, l’hospitalité est une façon de vivre. On aime recevoir des gens à la maison et leur offrir à manger et à boire.“ mehr lesen / lire plus

JEAN SORRENTE: Ecriture faite à la main

Jean Sorrente, le dernier lauréat du prix littéraire Servais pour son roman „Et donc tout un roman“ (Editions Phi, 2002) nous a ouvert les portes de sa maison.

Jean Sorrente: „Un pseudonyme est l’invention d’une identité. Je deviens de plus en plus Sorrente“. (Photo: Christian Mosar)

woxx: Pourquoi Sorrente?

Jean Sorrente: Sorrente est l’endroit où Virgile a fait une offrande à la déesse Vénus, pour que celle-ci lui permette d’achever l’Enéide.

Mais ce n’est pas votre seul pseudonyme …

Non, j’en ai utilisé plusieurs quand j’écrivais des chroniques pour des journaux. En fait, un pseudonyme est l’invention d’une identité. Je deviens de plus en plus Sorrente. mehr lesen / lire plus

ANNY KELLER: Si on est juste, on peut tout faire

Née au Luxembourg,
le 25 septembre 1975, éducatrice graduée (I.E.E.S., Livange), formatrice diplômée de l’Ecole de Cirque de Bruxelles, Anny Keller a échangé les quarante heures de travail contre un mi-temps et la sécurité de la routine contre une camionnette, pour devenir le „Lézard du Cirque“.

Annie Keller: „Quand je raconte que j’ai été à l’école de cirque, on me demande souvent si je dresse des tigres!“ (photo: Christian Mosar)

woxx: Pourquoi as-tu fait cette formation?

Anny Keller: Après avoir eu mon diplôme d’éducatrice graduée, j’ai travaillé une année, mais j’ai décidé de compléter ma formation. Je pensais que le travail d’éducatrice pouvait bien se marier au cirque. mehr lesen / lire plus

EMILE LEFORT: Mourir est un luxe

Pendant les quinze dernières années, on a croisé Emile Lefort dans des lieux très hétérogènes, son visage est familier pour les habitués du centre-ville. Certains pensent que c’est un „original“, d’autres le considèrent comme un érudit. Pour les uns il est traducteur, pour les autres, un bohémien. Il y a ceux qui le croient Américain et ceux qui connaissent ses origines bien enracinées dans l’histoire du Luxembourg.

woxx: Au juste, qui est Emile Lefort?

Emile Lefort: Un condamné: cancer intraitable. Je vois déjà l’entrée du tunnel. En fait, votre question devrait plutôt être „Qui étiez-vous?“

Et bien, qui étiez-vous?

Je suis né à la ville de Luxembourg, le 15 septembre 1948. mehr lesen / lire plus