Créé en juillet 2014 et vraiment opérationnel depuis février de cette année, le Conseil national des finances publiques (CNFP) vient de publier sa première « Évaluation des finances publiques » dans le contexte du Programme de stabilité et de croissance pour la période 2015-2019. Présidé par le PDG e.r. de SES-Astra et ancien haut fonctionnaire Romain Bausch, cet organe « indépendant » a vocation à jeter un regard critique sur les finances publiques, tant sur l’exercice en cours qu’à moyen et à long terme. L’indépendance a cependant ses limites, car le conseil fait complètement siennes les grilles d’analyse de la Commission européenne. Ce n’est pas vraiment un hasard, puisque sa création est due aux changements institutionnels imposés par Bruxelles pour obliger les États membres à une discipline budgétaire de plus en plus rigide – aussi appelée « meilleure gouvernance des finances publiques au niveau de chaque État membre ». Le conseil émet ainsi des recommandations aux responsables politiques, qui sont censées être simplement suivies. Si le gouvernement n’entend pas y donner suite, il est contraint de s’expliquer (« comply-or-explain »). Le CNFP critique notamment des estimations jugées trop optimistes en termes de croissance, respectivement l’absence d’explications et de détails sur l’évolution sur certains paramètres financiers mis en avant par le gouvernement. Qu’on soit d’accord ou pas avec les analyses du conseil, une question persiste : pourquoi ne dote-on pas le parlement des outils nécessaires pour suivre la politique budgétaire du pays ? Comme s’il n’y avait pas de commission budgétaire, ni de rapporteur du budget, ni même d’opposition dont l’obligation devrait justement être de poser les bonnes questions aux bons moments.
-
Die neuesten Artikel
Newsletter
woxx Podcasts