Le traditionnel concert de gala au bénéfice de SOS Villages d’enfants, la semaine prochaine à la Philharmonie, promet d’intenses émotions musicales en plus de la solidarité.
Nous nous étions faits l’écho la semaine dernière de l’après-midi solidaire pour la Grèce, et voici que cette semaine nous présentons un autre événement de bienfaisance. Rien d’étonnant cependant : comme l’a rappelé Danielle Igniti, directrice du centre culturel opderschmelz, lors de la belle fête hellénique, « les artistes sont ceux à qui l’on demande le plus souvent de s’engager pour les autres ». Avec l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, deux excellents musiciens ont donc répondu à l’appel de la Philharmonie pour ce concert dont les bénéfices seront reversés à SOS Villages d’enfants Luxembourg pour ses projets au Cap-Vert.
Tout d’abord, le pianiste Lukáš Vondráček. Fils de musiciens, au clavier depuis son plus jeune âge, le Tchèque est déjà un habitué des scènes des cinq continents et avait remporté plusieurs distinctions. Mais son talent éclate au grand jour en mai dernier, avec le premier prix du concours Reine Élisabeth à Bruxelles, le nec plus ultra des compétitions internationales. Lors de la finale, sa technique et sa musicalité ont fait penser à certains que le concours était plié, avant même l’audition des candidats suivants. Vondráček a donné une lecture limpide de l’œuvre contemporaine écrite pour l’occasion et un magnifique Troisième Concerto de Rachmaninov. Un compositeur qu’il retrouvera le 8 décembre au Luxembourg, puisqu’il interprétera ses « Variations sur un thème de Paganini ». Cette œuvre est en quelque sorte le cinquième concerto pour piano du Russe, redoutable techniquement, écrite avec une précision d’orfèvre où la noirceur du « Dies Irae » médiéval introduit dans la septième variation alterne avec le lyrisme exacerbé typique de son auteur dans la dix-huitième.
Au pupitre, on pourra observer la direction énergique de Fawzi Haimor. Le jeune chef, originaire de Chicago mais qui a fait ses armes au Pittsburgh Symphony Orchestra, a suivi longtemps de front des études médicales et musicales. Ce n’est qu’après son bachelor en neurobiologie qu’il se décide pour la carrière de chef d’orchestre. De son expérience hospitalière, il retient entre autres l’influence notoire de la musique sur le cerveau humain. Gageons qu’il saura apporter la précision chirurgicale nécessaire à la très exigeante partition de Rachmaninov. Mais le reste du programme lui permettra de montrer l’étendue de son talent à la tête de l’OPL avec des morceaux plus festifs : tout d’abord la suite « Casse-Noisette » de Tchaïkovski, puis trois danses tirées de la comédie musicale « On the Town » de Bernstein.
Une belle soirée en perspective donc, pour allier le plaisir des notes au soutien d’une ONG dynamique dont les projets au Cap-Vert, à l’honneur jeudi prochain, bénéficient à pas moins de 1.800 personnes.