Concert de Nouvel An : Cap au sud

Le 1er janvier prochain, le Théâtre d’Esch se mettra à l’heure sud-américaine pour son premier concert de l’année, avec notamment Gast Waltzing aux commandes de l’Estro armonico. Petit passage en revue des festivités musicales avec le maestro.

Gast Waltzing conduira les festivités à la tête de l’Estro armonico, comme ici en 2019 (l’orchestre de chambre y était accompagné à l’époque par l’Orchestre national de jazz). (Photo : CC BY-SA 3.0 GilPe)

« Chaque année, j’essaie de faire quelque chose de complètement différent. Cette fois-ci, j’avais envie de m’aventurer en Amérique du Sud, avec ses rythmes si particuliers. » Dès les premiers mots, on sent chez Gast Waltzing la passion de la découverte, qui se traduit par un programme composé avec gourmandise et une belle brochette de guest stars. À commencer par le virtuose Pablo Fagundes. L’instrumentiste, qui a entre autres joué aux côtés de Toots Thielemans, fait partie de la nouvelle génération d’harmonicistes du Brésil et tâte autant des musiques traditionnelles que du blues ou du jazz. Il viendra se joindre à l’orchestre de chambre Estro armonico pour apporter à Esch la chaleur du choro, un style qui a immédiatement conquis le trompettiste et chef d’orchestre luxembourgeois : « Quand j’ai écouté cette musique pour la première fois, je suis resté sur le cul. On m’a demandé de participer avec ma trompette, mais, au début, je n’y ai rien compris ! C’est tellement différent de ce dont a l’habitude… C’est pour ça que j’ai décidé d’inviter Pablo pour ce concert. »

Le choro, né au 19e siècle du croisement des influences musicales africaine, européenne et indigène, est en effet un genre passionnant, pleinement représentatif de l’identité tant musicale que sociétale brésilienne. S’il n’est que peu connu sous nos latitudes, la salsa, elle, a depuis longtemps gagné les faveurs du public européen. C’est pourquoi Waltzing a aussi convié Choco y sus Cómplices, le groupe de musique cubaine d’Eric Durrer. Deux autres musiciens du cru viendront se joindre à la fête : le percussionniste Jérôme Goldschmidt, qui a déjà officié, excusez du peu, avec le Tito Puente Orchestra, et le trompettiste Ernie Hammes, qu’on ne présente plus. C’est que Waltzing sera bien occupé à diriger, même si, promis, on pourra en outre l’entendre jouer. L’orchestre choisi, l’Estro armonico, est un petit orchestre de chambre, très flexible, dont on imagine qu’il pourra facilement s’adapter aux différents styles et interprètes. Après le Grammy Award reçu en 2016 pour son album avec Angélique Kidjo et l’Orchestre philharmonique du Luxembourg, Gast Waltzing n’a certainement pas la grosse tête et favorise cette année le plaisir en petite formation.

L’harmoniciste brésilien Pablo Fagundes sera aux côtés de Gast Waltzing pour proposer du choro au public eschois.

« Venez découvrir quelque chose de nouveau, ça fait du bien ! »

Le mélange des genres, des sons et des origines ne s’arrêtera cependant pas là. Comme l’explique le maestro : « J’aime bien le pêle-mêle, tout ce dont les gens disent que ça ne va pas ensemble ! Dans les temps où nous vivons, c’est important de montrer que la pluralité est une bonne chose. » C’est ainsi que la chanteuse marocaine Salima, avec qui il a déjà collaboré pour des sessions de l’Orchestre national de jazz, interprétera de la bossa-nova en langue arabe. Tiens, à quels titres peut-on s’attendre, d’ailleurs ? « Le public connaît peu le choro, ce sera donc une découverte. Mais pour ce qui concerne les bossas et les salsas, j’ai tenu à choisir des morceaux moins connus. J’ai quand même programmé un morceau dont tout le monde ou presque connaît la mélodie : le ‘Libertango’ d’Astor Piazzolla. »

Ce concert du Nouvel An à Esch s’annonce donc sous les meilleurs auspices, avec une véritable diversité de musiques, d’interprètes et d’ambiances. Pour convaincre le public de s’y rendre, le dernier mot revient naturellement à Gast Waltzing : « Je veux toujours commencer l’année avec une surprise pour le public. Jamais je ne ferai un concert de Nouvel An comme à Vienne, parce que, là-bas, ce sont des spécialistes qui font très bien ce qu’ils font chaque année. C’est pour ça que si je devais résumer le concert en une phrase, ce serait : venez découvrir quelque chose de nouveau, ça fait du bien ! »

Le 1er janvier 2023 à 17h au Théâtre d’Esch.

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