En apparence, peu de surprises dans les réactions au traité. Pour vraiment apprécier les résultats des négociations et l’état d’esprit de la société civile, il faut y regarder de plus près.
Non, du côté du Bourget, pas de surprise. Que les Hollande, Obama ou Fabius déclarent que le résultat des négociations est un accord « historique », on pouvait s’y attendre. Il faut néanmoins reconnaître qu’en plus du fait que le gouvernement français a fait preuve d’un grand talent d’organisation et d’aptitudes diplomatiques talleyrandesques, le contenu de l’accord est bien meilleur que beaucoup ne l’attendaient. Sur des points hautement symboliques, comme la limitation du réchauffement à 1,5 degré ou la différenciation, des formulations médianes ont été retenues. Sur les points pratiques décisifs, comme la révisabilité ou le financement, le compromis trouvé semble même parmi les meilleurs ayant été sur la table.
« On lâche rien ! »
Et non, du côté de la société civile internationale, qui a inondé cet après-midi les rues de Paris, pas de surprise non plus. Que les porte-paroles des ONG déclarent que le traité manque d’ambition ou fustigent l’absence de justice climatique, on pouvait s’y attendre. La surprise reste d’une part que deux rassemblements militants d’une telle ampleur aient pu avoir lieu – et même une marche improvisée de l’un à l’autre, de la porte Maillot jusqu’à la tour Eiffel. L’esprit festif et le caractère international de l’événement ont permis aux organisateurs d’affirmer à leur tour que cette mobilisation avait un caractère « historique ». D’autre part, au-delà du rejet du contenu du traité, il y a eu un large consensus pour également critiquer l’approche générale, résumé dans le fameux slogan « Changez le système, pas le climat ».