Dessin/livre d’artiste : Beim Angel a Lazzari

von | 24.04.2019

La série des expositions « Intro » à la galerie Beim Engel continue, avec cette fois un large aperçu d’illustrations de Marc Angel couplé à un étonnant livre de Camille Rina Lazzari.

Depuis juin 2017, le ministère de la Culture promeut les artistes du cru en organisant régulièrement dans sa galerie des expositions sous le sigle « Intro ». Une sorte de nation branding artistique dont le woxx s’est forcément déjà fait l’écho, regrettant parfois aussi l’absence d’un véritable travail de commissariat d’exposition. Le principe du projet ne semble pas avoir beaucoup évolué depuis l’arrivée de la très motivée ministre de la Culture Sam Tanson, mais l’actuel volet, consacré en grande partie au dessin, mais aussi à un livre d’artiste un peu particulier, a le mérite de bénéficier d’une lisibilité claire quant à l’intention. C’est pourquoi nous avons choisi de l’évoquer dans ces colonnes, d’autant qu’il sera clos ce samedi 27 avril.

À tout seigneur, tout honneur : la plupart des espaces de la galerie sont ornés d’œuvres de Marc Angel, auteur de bandes dessinées et romans graphiques bien connu localement. Un certain nombre d’illustrations inédites au lavis accompagné d’encres de couleur sont proposées au public, qui pourra apprécier la technique précise et élégante de l’artiste. Dans la présentation de la galerie, il est rappelé que, pour Angel, « les rapports entre le texte et l’image jouent un rôle essentiel ». Paradoxalement, ce sont justement les images sans texte qui marquent le plus, comme ce « Chaos » à la tour Eiffel penchée où le besoin d’une bulle explicative ne se fait pas sentir.

Est-ce parce qu’on attend Marc Angel dans le registre du roman graphique que les extraits de deux épisodes du « Jas » ont un petit goût de pas assez ? Détachés de l’histoire, sous cadre, les dessins exécutés avec maestria semblent comme figés dans l’attente d’un lien, d’un texte qui viendrait les sublimer. Peut-être qu’au fond, le talent de Marc Angel est de raconter en plusieurs planches plutôt que de concentrer tout un monde en une œuvre. Une impression confirmée par les tableaux au sous-sol de la galerie : la série intitulée « Polar » prend par exemple toute sa saveur lorsqu’on feuillette le roman graphique « Stormy Season », disponible sur un présentoir. Bonne idée aussi que de mettre à disposition la BD « Den Édouard op der Gare », ce qui rend l’univers d’Angel plus palpable.

Mais la véritable surprise de ce volet d’« Intro » est bien le curieux livre de Camille Rina Lazzari. « Marcher, dessiner – l’expérience d’un mouvement » est en fait une longue bande de papier de dix mètres de long, pliée en accordéon. D’un côté, des dessins plutôt simples dans l’esquisse, réalisés lors du trajet à pied entre Hofweiler en Allemagne et Junglinster, puis copiés sur chacun des quatre exemplaires du livre ; de l’autre, un texte où l’artiste dissèque sa pratique de la marche entre anecdotes et théories scientifiques. Il fait bon se plonger dans ce texte touffu, s’y perdre au gré des changements de pages, passer de l’autre côté pour admirer les dessins, comme si le plaisir de la lecture ne pouvait exister sans celui des images. C’est d’ailleurs le lien tout à fait indiqué entre le travail de Lazzari et celui d’Angel. Heureux hasard ou planification intelligente ? On optera pour la deuxième solution, tant on a envie que l’art supplante le simple nation branding.

À la galerie Beim Engel,
 jusqu’à ce samedi 27 avril.

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