« Réhumanisez-moi » est la revendication de l’association Passerell – qui a recueilli les témoignages de neuf réfugié-e-s au Luxembourg, ballottés de gauche à droite par une machine bureaucratique souvent aveugle aux destins des personnes entre ses mains.
Non, tout n’est pas rose au Luxembourg pour les demandeurs d’asile et de protection internationale. Le grand-duché a beau se dire bon élève européen, ses administrations font en sorte que les personnes ayant fui leurs pays soient trop souvent exposées à des vrais parcours du combattant pour retrouver une situation stable. Et on ne parle pas ici des réfugié-e-s qui ont réussi à obtenir leur précieux sésame et/ou peinent à trouver une entrée dans la société luxembourgeoise confrontés à des logements inabordables et à un marché du travail pas assez ouvert à leurs compétences. Mais uniquement des cas où l’insécurité du statut qui pourrait changer d’un moment à l’autre au gré d’une décision d’un-e fonctionnaire commence à peser sur leur état mental.
Parmi 700 témoignages recueillis, l’asbl Passerell en a choisi neuf emblématiques qui illustrent les différentes impasses dans lesquelles les demandeuses et demandeurs d’asile peuvent se retrouver. Les problématiques des « Dubliné-e-s » et du regroupement familial sont aussi bien mentionnées que celles des personnes mineures et des personnes âgé-e-s. Le livre plaide pour une meilleure compréhension entre réfugié-e-s et public luxembourgeois et une amélioration des compétences interculturelles pour les administrations. Préfacé par la sociologue française Smaïn Laacher et illustré par Mauro Dorno – il sera présenté au Festival des migrations ce samedi à 15h30 et disponible à la vente par après.