Electro
 : Un peu de tout


Les Rotondes ont invité Carla Dal Forno, une jeune musicienne australienne dont les chansons défient la gravité.

Carla Dal Forno, une musicienne difficile à étiqueter mais qui quand même sait enchanter critiques et public. (Photo : © blackesteverblack)

« Carla Dal Forno Is Better Off Alone » est le titre d’un des rares articles qu’on trouve sur le web – dans le magazine « thump ». La jeune Australienne ne dispose même pas d’une page Wikipédia, c’est dire. Et pourtant, dans les cercles avertis, sa notoriété ne fait aucun doute, surtout depuis qu’elle s’est résolue à travailler en solo.

Violoncelliste de formation, ce n’est que pendant les années qu’elle passe au lycée à Melbourne que naît son goût pour la composition et la musique pop. Elle s’allie vite à quelques formations éphémères de pop simpliste en jouant de la guitare et en chantant. Un de ces groupes, appelé Mole House (taupinière en français), a même décroché un petit contrat chez un label DIY américain, avant de disparaître. Après, elle fait équipe avec deux groupes du label londonien Blackest Ever Black – Tarcar et F ingers –, avec lesquels son songwriting avance. Au lieu des ritournelles pop des débuts, ses chansons perdent leur structure classique et gagnent en aspérité. De cette période date aussi sa collaboration avec le multi-instrumentaliste Tarquin Manek, qui apparaît sur quelques titres de ses albums solos.

Selon son interview dans « thump », Carla Dal Forno a commencé à travailler seule non pas parce que les dynamiques de groupe lui déplaisaient, mais parce qu’elle voulait se prouver à elle-même qu’elle savait le faire : « J’ai toujours eu l’impression que chaque personne avec qui je faisais de la musique avait plus d’expérience que moi », constate-t-elle dans ce texte datant de 2016. C’est-à-dire juste après la parution de son premier album « You Know What It’s Like » et avant celle de son EP « The Garden ».

Dans son travail, les thèmes de la solitude et du désir, voire du besoin d’être seule reviennent constamment dans les paroles, qui selon les chansons ne sont que trois phrases ou un texte fleuve. Cela se voit bien sur le single « Fast Moving Cars », où elle implore le conducteur de la voiture devant elle de conduire plus rapidement, car elle a encore envie de découvrir et de voir le monde. Une autre constante dans ses chansons est son approche artistique : loin de chercher un arrangement parfait, elle traite ses morceaux comme le ferait une artiste plasticienne ou conceptuelle. Parfois les mots sont comme les sons, et vice-versa. Une technique qui lui permet aussi d’éviter trop de répétitions.

Les longues plages bruitistes qu’elle crée avec des guitares distordues et des paroles souvent à la limite de l’intelligible ne sont donc pas l’expression d’une âme d’artiste torturée, mais les expérimentations ludiques d’une artiste qui aime s’amuser et pour qui son concept est plus important que les attentes du public. C’est aussi pourquoi les critiques et les personnes chargées de marketing ont beaucoup de mal à décrire sa musique : « Talent singulier qui navigue dans les intervalles entre post-punk, industrial, narcotic dub et dream-pop » est la mouture concoctée par l’équipe des Rotondes.

Donc, si vous n’avez pas peur de la découverte et que vous voulez vous plonger dans un monde étrange fait de sons et de réminiscences de divers styles, réservez dès maintenant votre soirée de jeudi prochain !

Aux Rotondes le 5 avril.

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