Le corps d’Oksana Chatchko, principale inspiratrice du mouvement féministe, a été retrouvé sans vie dans son appartement parisien.
Elle avait quitté le mouvement Femen, dont elle était la cofondatrice, pour s’adonner à la peinture. Mardi, la police française a découvert le corps sans vie d’Oksana Chatchko, née en Ukraine en 1987 et réfugiée en France depuis 2013.
En 2009, lors d’une manifestation en faveur des droits des étudiantes ukrainiennes et contre les réseaux de prostitution, Oksana Chatchko prit l’initiative de dénuder sa poitrine – une méthode reprise par la suite et que la militante féministe a expliquée comme une façon de reprendre le contrôle de son corps et de sa sexualité, dans une société qui en prive les femmes.
En 2011, lors d’une manifestation contre le dictateur biélorusse Alexandre Loukachenko à Minsk, Oksana Chachtko et trois autres militantes sont arrêtées, puis conduites dans une forêt, les yeux bandés. Contraintes de se déshabiller, elles sont aspergées d’huile par des hommes du KGB qui menacent de les immoler, puis leur rasent les cheveux et les abandonnent dans la neige. En 2012, à l’issue d’une manifestation à Moscou pendant les élections en Russie, Oksana Chatchko est bannie à vie du territoire russe.
Anna Goutsol, l’une des cofondatrices avec Oksana Chatchko du mouvement, a salué sur Facebook la mémoire de « la plus courageuse » des Femen, mouvement qui aujourd’hui compte plusieurs centaines de membres à travers le monde.