Flux financiers illicites : un écueil majeur au développement

Le think tank américain Global Financial Integrity (GFI) vient de publier un rapport sur l’impact des flux financiers illicites sur les pays en développement – qui n’arrivent pas à améliorer leur situation comme ils le pourraient. Le woxx a lu le rapport avant l’embargo.

(©GFI)

Le GFI a été fondé en 2005 par l’entrepreneur Raymond Baker – auteur du livre « Capitalism’s Achilles Heel : Dirty Money and How to Renew the Free-Market System ». Le but du think tank n’étant donc décidément pas d’instaurer le socialisme, fût-il démocratique. Parmi les références citées par GFI sur leur site figurent entre autres Hillary Clinton, Kofi Annan, l’OCDE et la Banque Africaine pour le Développement. Leur but est de conseiller des gouvernements occidentaux, les States en premier, mais aussi le G20, pour réduire l’opacité du système financier global.

Dans leur analyse, les chercheuses et chercheurs du GFI se sont basé-e-s sur les données du commerce, enfin, les chiffres communiqués officiellement aux Nations-Unies. Ils ont mesuré les différences sur les échanges entre 135 pays en voie de développement et 36 économies avancées – afin de détecter les flux financiers illicites.

La définition de ces flux est assez vaste et couvre aussi bien l’évasion fiscale, la contrebande, le blanchiment d’argent sale et la fausse facturation pour échapper aux impôts, voire aux frais de douane. Pourtant, GFI s’est restreint à l’analyse de la fausse facturation commerciale – sans regarder de près les raisons de ces pratiques.

Sur la période considérée (2008 à 2017), le GFI a compté la somme de 8.800 milliards de dollars d’écarts de valeur dans le commerce entre les 135 pays en voie de développement et les 36 économies développées (dont le Luxembourg). Les pays présentant les plus grands écarts sont la Chine, le Mexique, la Russie et – un peu surprenant – la Pologne, seul pays de l’Union européenne à se trouver dans le top cinq.

Quant à contrer les problèmes constatés, le GFI prône les panacées classiques : renforcer les services de douane, donner plus de prérogatives et de moyens humains et légaux au fisc, implémenter les programmes de l’OCDE (Beps et Country-By-Country-Reporting). Bref, si le Luxembourg n’est pas dans le viseur cette fois-ci, il pourrait aussi contribuer à une amélioration de la situation. Ne serait-ce qu’en fermant son Freeport – une de ces zones opaques que le GFI vise aussi dans les recommandations de son rapport.


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