Ils faisaient le bonheur des journaux télévisés, qui les montraient avec un mélange de stupéfaction et d’horreur. Désormais pourtant, les drones français utilisés par la police ne voleront plus.
Que ce soit à Nice, Rennes ou dans la capitale de l’Hexagone, la crise sanitaire a permis à de nombreux policiers et gendarmes d’utiliser leurs nouveaux joujoux : les drones. Surveiller le confinement, identifier des contrevenant-e-s pour les verbaliser ou seulement les rappeler à l’ordre, et tout cela à distance, est certainement le rêve de certain-e-s commandant-e-s de police et de leurs préfets-ètes – mais pour l’association « La quadrature du Net » et la Ligue des droits de l’homme française, c’est un cauchemar.
Et un cauchemar qu’elles viennent – temporairement du moins – de faire cesser. Suite à un recours introduit au Conseil d’État, ce qui est possible en France, ce dernier a publié une ordonnance qui ne va pas être du goût du ministre de l’Intérieur. Car « la décision reconnaît l’illégalité de tout drone qui, volant suffisamment bas et étant équipé de caméra, permet à la police de détecter des individus, que ce soit par leurs habits ou un signe distinctif ». Ainsi, presque tous les drones resteront cloués au sol. Le seul remède serait un arrêté ministériel avisé au préalable par la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés – le pendant français de la Commission nationale pour la protection des données).
Un peu con que juste pendant la pandémie, le ministère de Christophe Castaner ait publié un appel d’offres portant sur l’achat de pas moins de 650 drones pour un montant de 3,5 millions d’euros. Mais c’était sûrement juste pour pouvoir apporter des masques aux Français-e-s qui vivent dans des endroits reculés…