L’ampleur du scandale est sidérante : en quelques mois, une employée de Caritas a détourné 61 millions d’euros en puisant dans les caisses de l’ONG et en contractant des crédits qui représenteraient plus de la moitié de cette somme. Ce détournement pose question sur les procédures de contrôle en vigueur chez Caritas, mais aussi dans les banques qui ont consenti les prêts. À l’issue d’une commission parlementaire jointe à laquelle il a participé le 24 juillet, Luc Frieden a annoncé que « plus un euro ne sera versé à Caritas » par l’État, en attendant que la lumière soit faite sur cette affaire. L’ONG, qui emploie 500 personnes, perçoit chaque année quelque 45 millions d’euros de fonds publics. Le premier ministre a aussi suggéré que l’État devrait renforcer son niveau d’exigence sur le financement public des ONG : « Je ne veux pas formuler une suspicion à l’encontre de toutes les ONG, mais il faut peut-être voir comment les règles de gouvernance et de conformité peuvent être améliorées », a-t-il dit. Cette déclaration ne va pas rassurer les ONG qui se consacrent au développement, alors qu’un bras de fer aussi vif que discret les oppose depuis des mois à Xavier Bettel, lequel a la Coopération sous sa tutelle. Le ministre veut sabrer dans les financements que le gouvernement leur accorde au titre de leurs actions de sensibilisation et de plaidoyer. Bien que cela soit sans rapport, l’affaire Caritas pourrait bien apporter de l’eau à son moulin pour faire passer la pilule, au prétexte de la bonne gestion des deniers publics.
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