Les terribles inondations qui ont submergé le Grund n’ont évidemment pas épargné Neimënster. Mais après l’annulation de plusieurs événements, l’équipe du centre culturel a maintenu les concerts de ce week-end. Une bonne occasion pour aller écouter la traditionnelle session de jazz dominicale.
Un trio acoustique du cru pour clore les sessions de jazz dominicales cette saison. (Photo : Edith van den Heuvel/Facebook)
Celles et ceux qui assisteront au concert ce dimanche ressentiront certainement un pincement au cœur aux premiers accords du trio acoustique Simões, Osborne & van den Heuvel sur le parvis de Neimënster. Après les images de désolation partagées sur les réseaux sociaux il y a juste un peu plus d’une semaine par le centre culturel, la musique doit pourtant reprendre ses droits, fût-ce sur la rive de cette Alzette qui a sérieusement endommagé les installations. Et quoi de plus symbolique pour cela qu’une session de jazz du dimanche matin, rituel immuable du lieu s’il en est ? Là, les notes et les rythmes coulent autant que l’eau.
Au programme, trois artistes du grand-duché en formation acoustique, promettant la « recherche de la pureté, de la sincérité et de l’expression », avec « tendresse, des étincelles de joie et de belles harmonies », à en croire le texte de présentation. Comment résister à un tel appel ? Impossible pour quiconque aime le jazz, et surtout pas avant la pause estivale qui limitera sérieusement les concerts comme chaque année.
Qui assurera donc le spectacle ? À la guitare, Paulo Simões, qu’on entend souvent en duo avec Greg Lamy, garantira le « tapis harmonique et rythmique ». Avec lui, on peut s’attendre à une belle base sur laquelle pourront s’appuyer et improviser les deux musiciennes qui compléteront la formation. Il s’agira d’Annemie Osborne, au violoncelle, qui pourra montrer la polyvalence de son instrument : dans le grave et en pizzicatos, celui-ci se substitue avec efficacité à la traditionnelle contrebasse de l’ensemble de jazz ; mais il est tout à fait capable aussi de chanter de subtiles ou suaves mélodies à l’archet. À propos de chant, justement, c’est Edith van den Heuvel qui donnera de la voix dans ce trio acoustique. La native des Pays-Bas, installée au Luxembourg depuis 1994, fera retentir son timbre chaud et velouté, qui lui a déjà valu de côtoyer de nombreuses formations internationales. Spécialistes comme néophytes apprécieront sans aucun doute son registre plutôt bas qui devrait particulièrement bien se mêler à celui du violoncelle.
Quant au programme, s’il n’est pas communiqué – on imagine que, comme souvent en jazz, il pourrait évoluer rapidement et être soumis à l’inspiration du moment –, on nous l’annonce comme étant centré sur le jazz, le swing et l’improvisation, tout en revendiquant des influences de bossa nova, de folk, de pop et de chanson traditionnelle. Un mélange qui contentera sans aucun doute la plupart des mélomanes, que le jazz soit leur tasse de thé où qu’ils et elles se rendent au bord de l’Alzette pour la découverte. Cerise sur le gâteau : le concert est gratuit. Alors n’oubliez pas de réserver, et laissez-vous porter par les notes de ce trio acoustique grand-ducal et par les flots de la rivière, qu’on espère maintenant durablement plus cléments. Et on commande le soleil, tant qu’on y est !
